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A Genève, quatorze associations de protection de l'environnement lancent un manifeste de 21 mesures prioritaires pour la nature et le paysage
27.11.2019 – Elles fixent aux élus cantonaux et municipaux un délai à la fin de la législature pour agir.
(ATS/AGIR) - La Plateforme nature et paysage Genève (PNPGE) a été créée en 2018, à partir du constat que la nature et le paysage ne sont pas assez pris en considération dans les projets d'aménagement, a indiqué mardi devant les médias Olivia Spahni, secrétaire générale de Pro Natura Genève. Les associations, qui prenaient position de manière spontanée sur les projets, ont ainsi décidé de mieux se coordonner.
En se regroupant, elles entendent contribuer de manière forte et cohérente à la préservation de la nature et du paysage dans le bassin genevois. "La transition écologique manque dans l'aménagement du territoire", a souligné Corinne Jacquelin, présidente du WWF Genève. D'où la rédaction de ce manifeste qui vient d'être envoyé aux 380 élus cantonaux et municipaux, ainsi qu'à l'administration.
Les 21 mesures concrètes à mettre en oeuvre d'ici à la fin de la législature, en 2023, se partagent en deux axes. Quatorze mesures touchent à l'aménagement du territoire, au paysage et à la biodiversité. Elles concernent les milieux humides et aquatiques, les zones obscures, les milieux ouverts ainsi que la végétation. Les autres mesures relèvent de l'éducation à l'environnement.
A titre d'exemple, une mesure demande que l'Etat renforce la collaboration transfrontalière pour limiter les pompages et réduire drastiquement les polluants, afin de garantir de l'eau en suffisance et de qualité dans les rivières. Pour lutter contre la pollution lumineuse et atteindre 20% du territoire - sans le lac - non éclairé la nuit, une autre mesure vise à assainir tous les éclairages.
Alors que la population est de plus en plus sensible au patrimoine arboré, régulièrement sacrifié dans les projets immobiliers, le manifeste demande la prise en compte de la nature et du paysage en amont des projets de construction. Il réclame aussi de restreindre fortement la création de nouvelles routes et de renforcer les continuités naturelles.
En matière d'éducation, une des mesures demande que les enfants puissent vivre l'expérience de la nature sur le terrain, comme le préconise le Plan d'études romand. "Les ressources financières et les compétences manquent au Département de l'instruction publique", a déploré Mathieu Bondallaz, codirecteur de La Libellule, une association de sensibilisation à la nature.
Fortes de leur expertise, les associations se mettent à disposition des collectivités publiques et des particuliers pour les accompagner dans la mise en œuvre de ces mesures. La plateforme effectuera un suivi d'année en année pour voir si les buts sont atteints.
Auteur : ATS/AGIR