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Accord avec l'Indonésie salutaire, selon le camp du oui
25.01.2021 – L'accord de libre-échange avec l'Indonésie apportera d'importantes perspectives à l'économie suisse en cette période de crise. Une large alliance politique en est convaincue. D'autant plus que le projet inclut des règles de durabilité.
Le 7 mars, les Suisses se prononceront sur l'accord qui vise à faciliter les échanges commerciaux entre Berne et Jakarta. La Suisse a intérêt à se positionner plus largement dans le commerce international en cette période de crise majeure, ont affirmé lundi des représentants de tous les groupes parlementaires, sauf les Verts, réunis dans un comité interpartis aux côtés d'economiesuisse.
Cet accord aboutira à moyen terme à la suppression de la quasi-totalité des droits de douane sur les produits suisses, a expliqué le conseiller national Laurent Wehrli (PLR/VD). Le marché indonésien est actuellement très fermé, avec des pics tarifaires allant jusqu'à 50%.
Le libre-échange est bénéfique pour les deux parties. L'accord avec Jakarta procure aux entreprises suisses un avantage compétitif important en ces temps difficiles, a relevé la conseillère nationale Elisabeth Schneider-Schneiter (PDC/BL). Il apporte aussi une contribution à long terme au développement durable en Indonésie.
Une première
Ces règles globales de durabilité constituent un pas en avant, estime la cheffe du groupe des Vert'libéraux Tiana Angelina Moser. Pour la première fois, ces principes figurent dans des dispositions contraignantes, en particulier dans le domaine controversé de l'huile de palme.
Les réductions tarifaires ne sont pas généralisées de manière automatique, mais conditionnées par la production durable d’un bien, a renchéri le conseiller national Fabien Molina (PS/ZH). Cette approche favorise une huile de palme certifiée, plus durable, par rapport à l’huile de palme conventionnelle.
Cet accord commercial n'est pas parfait, mais il est le plus progressiste que la Suisse ait jamais conclu. La Suisse s’engage à aider l’Indonésie à atteindre les normes de certification par le biais de la coopération au développement, a poursuivi le co-président de l'organisation Swissaid. Ces nouvelles règles sont une étape importante vers le commerce équitable.
Pas de concurrence
L'accord ne menace en outre pas l'agriculture suisse, malgré les concessions qui ont été faites, a expliqué le président de l'UDC Marco Chiesa. Lors des négociations, les préoccupations du secteur ont été prises en compte. "Il n'y a donc aucun risque de concurrence avec le colza et l'huile de tournesol suisses", selon le conseiller aux Etats tessinois.
L'ouverture à de nouveaux marchés est aussi une opportunité. Elle réduit la dépendance vis-à-vis d’autres marchés, comme l’UE, estime M. Chiesa.
Selon les experts, l'Indonésie va devenir la quatrième économie mondiale d'ici 2050, a expliqué le président d'economiesuisse Christoph Mäder. Le traité assure un avantage concurrentiel clé à la Suisse avec ce grand marché en pleine croissance et avec lequel ni l'UE ni les Etats-unis n'ont encore conclu d'accord.
Référendum
Dans l'autre camp, le référendum est soutenu par une cinquantaine d'organisations de la société civile, ONG, associations paysannes, environnementales, syndicales, partis politiques, de défense des droits humains et du commerce équitable. Pour eux, l'accord même assorti de conditions sur la production d'huile de palme ne mettra pas fin à la destruction des forêts tropicales, aux nuisances pour la biodiversité et à la mise en danger des populations locales.
Lien vers le communiqué de presse de l'USP au sujet de l'accord de libre-échange
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)