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Agriculture: Vers une baisse de certains objectifs liés à la biodiversité
15.12.2022 – Le Parlement veut revenir sur certains objectifs liés à la biodiversité dans l'agriculture. Il a transmis au Conseil fédéral une motion déposée par Johanna Gapany (PLR/FR) pour revoir à la baisse les pertes d'éléments fertilisants.
Dans le cadre des initiatives sur l'eau potable refusées par le peuple en 2021, le Conseil fédéral avait pris plusieurs engagements pour une agriculture plus durable. Il avait décidé en avril de réduire de 20% les pertes d'éléments fertilisants d'ici 2030. En clair, il veut moins d'engrais.
Ces décisions mènent à une baisse de l'auto-approvisionnement, estime Esther Friedli (UDC/SG). Pour elle, il faut repenser tout ce train d'ordonnances décidées le 13 avril. A l'opposé, Kathrin Bertschi (PVL/BE) considère qu'il ne faut pas revenir sur les promesses faites en 2021 pour promouvoir la biodiversité.
Au final, une seule des quatre motions qui avaient été acceptées au Conseil des Etats a passé. A savoir celle de Johanna Gapany par 93 voix contre 90 et 7 abstentions. Pour elle, une réduction de 20% des pertes d'éléments fertilisants est irréaliste. Il faudrait ramener l'objectif à 10%.
Pour l'azote en particulier, une réduction de 20% impliquerait une diminution du cheptel en Suisse et un recours à davantage d'importations. Un argument qui a porté.
Gauche et PVL alliés
La gauche et le PVL ont enterré par contre trois autres textes qui visaient aussi à affaiblir les objectifs en faveur de la biodiversité. Par 97 voix contre 89, les députés ont rejeté la motion de Beat Rieder (Centre/VS) qui chargeait le Conseil fédéral de supprimer l'obligation d'affecter au moins 3,5% des terres assolées à des surfaces de promotion de la biodiversité.
Plusieurs élus de droite ont rappelé que cela revenait à renoncer à 9500 hectares de terres fertiles, une aberration en pleine guerre en Ukraine, a indiqué Olivier Feller (PLR/VD) pour la commission.
La promotion de la biodiversité ne doit pas se faire au détriment des terres cultivées productives, selon d'autres. En vain.
L'application de cette mesure a été différée d'un an à 2024, a rappelé de son côté le ministre de l'Economie Guy Parmelin
Une autre motion de Werner Salzmann (UDC/BE) n'a pas eu plus de succès. Elle demandait d'élaborer des mesures qui permettent de réduire la dépendance de la Suisse aux importations de denrées alimentaires. Pour la majorité, cela remet en question tout le train d?ordonnances pour une eau potable propre et une agriculture plus durable.
Pendillards: obligation maintenue
Un peu plus tôt, le National a rejeté encore deux autres motions demandant des assouplissements à l'obligation d'utiliser des pendillards, soit des machines avec rampe d'épandage à tuyaux souples. Ces engins visent à limiter la diffusion d'ammoniac dans l'environnement, mais présentent des difficultés par exemple dans les vergers.
Cela impliquerait de facto une suppression de l'obligation d'utiliser ces techniques, a précisé le ministre de l'Economie Guy Parmelin. Il existe déjà une liste d'exceptions. Les petites surfaces ou celles qui sont très pentues sont déjà exemptées de l'utilisation de ces machines, a-t-il détaillé.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)