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Chine – Le Marché aux fruits de mer de Huanan à Wuhan considéré comme l'épicentre du nouveau coronavirus vendait toutes sortes d’espèces animales
24.01.2020 – On y trouvait notamment la civette à l'origine de l'épidémie de Sras en 2002-2003.
(ATS/AGIR) - Le nouveau virus, qui a contaminé quelque 600 personnes et tué au moins 18 patients, semble avoir pour origine le Marché aux fruits de mer de Huanan à Wuhan, métropole de 11 millions d'habitants au cœur de la Chine. Ce site, fermé le mois dernier dès la découverte des premiers cas de maladie chez des commerçants du marché, vendait bien d'autres espèces que des produits de la mer, à en croire une brochure publicitaire et une enquête d'un média chinois. Des ventes illégales d'animaux sauvages s'y déroulaient, a reconnu mercredi le directeur du Centre national de contrôle et de prévention des maladies, Gao Fu, sans pouvoir dire si du gibier était bien à l'origine de l'épidémie.
Rappelons que l' L'épidémie de Sras, qui avait tué près de 650 personnes en Chine au début des années 2000, était partie de la civette, un petit mammifère que l'on trouvait couramment sur les marchés de Canton (sud). En principe interdit de consommation, l'animal figure pourtant sur une liste de 112 produits offerts à la vente par un des commerçants du marché de Wuhan. "Congelés et livrés à votre porte dès l'abattage", proclamait la brochure, qui offrait à la vente des animaux vivants aussi variés que des rats, des renards, des crocodiles, des louveteaux, des salamandres géantes, des serpents, des paons, des porcs-épics ou de la viande de chameau.
Les Chinois se vantent volontiers de manger "tout ce qui a quatre pattes sauf les tables, tout ce qui nage sauf les bateaux et tout ce qui vole sauf les avions" - y compris des espèces rares prisées pour leurs supposées vertus thérapeutiques. Mais cette gastronomie présente des risques pour la santé humaine rappelle Christian Walzer, de l'association écologiste américaine Wildlife Conservation Society. Selon lui, 70% des nouvelles maladies infectieuses proviennent d'animaux sauvages et les marchés sont les endroits rêvés pour que les virus se transmettent à l'homme.
Selon une étude génétique publiée mardi, le nouveau coronavirus a pu prendre naissance chez la chauve-souris. La revue de l'Académie chinoise des sciences relève que le nouveau virus est très similaire à une souche virale présente chez la chauve-souris. Le volatile serait ainsi "le réservoir" du virus, mais cela ne signifie pas qu'il l'aurait directement transmis à l'homme. En revanche, un article du Journal of Medical Virology affirmait mercredi que le serpent pourrait servir d'intermédiaire avec l'être humain.
Auteur : ATS/AGIR