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Commerce de détail en Suisse - La concurrence étrangère taille des croupières aux commerçants indigènes, révèle une étude
08.01.2019 – L'alimentaire est touché mais reste très solide, selon l'étude en question.
(ATS/AGIR) - Sur les trois derniers trimestres, le commerce de détail a vu le nombre de ses emplois reculer de 0,7%. "La tendance n'est pas nouvelle mais s'est renforcée ces deux dernières années", observe l'étude "Retail Outlook" (perspectives du commerce de détail), publiée aujourd’hui par Credit Suisse et réalisée en collaboration avec Fuhrer & Hotz. Fin 2018, le secteur employait quelque 234'000 personnes en Suisse, 16'000 de moins que dix ans plus tôt.
En 2018, les chiffres d'affaires du commerce de détail en Suisse n'ont augmenté que de 0,4%, malgré le quasi plein-emploi et la forte croissance économique. Un pouvoir d'achat en berne et le climat d'incertitudes ont pesé sur la consommation, ce dont a fait les frais le secteur non alimentaire. Ce dernier a vu ses ventes reculer de 0,8% par rapport à 2017. Si l'électronique se porte bien, l'habillement a subi une chute de 9%, à cause de la concurrence de Zalando mais aussi d'un climat doux en automne qui a entravé les ventes de vêtements d'hiver. Le secteur alimentaire quant à lui a vu ses ventes augmenter de 1,5%. Aujourd'hui, Zalando vend pour 800 millions de francs de marchandises en Suisse, et les écarts de prix entre la Suisse et l'étranger se sont nettement creusés. "Nous anticipons que la pression de la concurrence internationale restera élevée voire s'intensifiera dans les années à venir", relèvent les spécialistes. D'autant que les consommateurs suisses, selon une autre étude des Nations Unies, figurent dans le trio de tête pour le shopping en ligne, derrière leurs homologues des Pays-Bas et de Grande-Bretagne.
L'entrée (partielle) d'Amazon sur le marché suisse renforcera encore les achats en ligne des produits non alimentaires ces prochains mois, avec l'entrée en vigueur de l'accord entre le géant américain et La Poste permettant d'accélérer les livraisons. Cependant, il n'y aura "pas de raz-de-marée" selon l'étude, notamment parce que le pays héberge déjà depuis un certain temps de puissants acteurs de l'e-commerce. L'alimentaire est touché mais reste très solide, souligne encore l'étude.
L'arrivée des discounters allemands Aldi et Lidl, il y a respectivement 10 et 14 ans, a contribué à rendre les Suisses "plus sensibles aux prix". Cependant, Denner (52% des ventes du secteur discount), Migros et Coop font mieux que résister. Par rapport aux autres pays, la Suisse n'est globalement "pas propice aux discounters".
Pour 2019, le numéro deux bancaire helvétique prévoit une légère hausse du pouvoir d'achat en Suisse mais pas d'accélération de la croissance des ventes du commerce de détail.
Auteur : ATS/AGIR