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Des chercheurs genevois ont mis au point une méthode inédite qui analyse à la fois la biodiversité et les services rendus par les écosystèmes
11.03.2020 – Cet outil permet d'identifier les sites les plus précieux à la survie de tous les êtres vivants.
(ATS/AGIR) - En 2018, le canton de Genève a fixé dans sa Stratégie Biodiversité 2030 l’objectif de redynamiser son infrastructure écologique cantonale en identifiant notamment les 30% du territoire les plus importants pour le maintien de la biodiversité et de ses fonctions. Il dispose maintenant d'un nouvel outil pour ce faire. Des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE), des Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève (CJBG) et de la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture (HEPIA), en partenariat avec la Ville et le canton, ont mis au point une méthode inédite d'évaluation des écosystèmes.
Identifier ces portions sensibles du territoire constitue un véritable défi, car il faut tenir compte des multiples dimensions de la biodiversité. Pour localiser les aires prioritaires de conservation, les équipes de recherche ont combiné une quantité colossale de données numériques relatives au patrimoine naturel cantonal, a indiqué ce mercredi l'UNIGE dans un communiqué.
900 espèces prises en compte
"Nous avons tenu compte de la distribution de plus de 900 espèces de plantes et d’animaux, mais aussi des connexions nécessaires aux espèces pour se déplacer, se nourrir et se reproduire, ainsi que de neuf services écosystémiques majeurs rendus par la biodiversité, par exemple la régulation de la qualité de l’air, la pollinisation des plantes cultivées, le contrôle de l’érosion des sols ou la capture du CO2", précise Nicolas Wyler, conservateur aux Conservatoire et Jardin botaniques, cité dans le communiqué. Toutes ces informations ont été intégrées dans un logiciel qui attribue à chaque pixel du territoire une valeur relative de priorité située entre 1 et 100.
Visualiser les zones prioritaires
"Cette carte nous indique que seule environ la moitié des réservoirs de biodiversité se trouve dans des aires dont la protection est suffisamment assurée, réserves naturelles, forêts publiques ou zones non constructibles", précise Bertrand von Arx, directeur du service de la biodiversité du département du territoire de l’État de Genève.
Les autres se situent sur des zones qui ne sont pas à l’abri de dégradations, comme par exemple des parcelles privées mais aussi certaines parcelles publiques sans statut de protection ou suivi particuliers. Ces zones désormais identifiées pourront ainsi faire l’objet de plus d’attention et de mesures particulières.
Cette étude, publiée dans la revue Sustainability, répond donc concrètement aux besoins des collectivités publiques en matière de planification de l’aménagement du territoire, notamment en identifiant les enjeux territoriaux dans ce domaine.
Auteur : ATS/AGIR