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Des délégués d'autochtones du Brésil ont réclamé ce jeudi à Berne le respect des droits humains et la protection de l'environnement
07.11.2019 – Ils ont mis en garde contre l'accord de libre-échange entre l'AELE, dont fait partie la Suisse, et les Etats sud-américains du Mercosur.
(ATS/AGIR) - Forêts en feu et déforestation, communautés autochtones chassées: au Brésil, la demande mondiale en viande bovine, en fourrage pour le bétail, en huile de palme ou en or détruit l'environnement et met en danger l'existence des peuples autochtones, ont dénoncé les délégués indigènes brésiliens lors d'une conférence de presse.
Dans la perspective d'un accord de libre-échange avec le Mercosur, la Suisse endosse une responsabilité plus grande encore, a souligné la Société pour les peuples menacés (SPM), présente à la conférence de presse.
Une surface équivalant à trois terrains de football disparaît chaque minute dans la forêt amazonienne brésilienne. Depuis l'arrivée du président Jair Bolsonaro, la situation s'est considérablement détériorée, dénonce la SPM. Une délégation d'autochtones du Brésil sillonne actuellement l'Europe pour rencontrer les principaux acteurs économiques et politiques et mettre les pays européens face à leur responsabilité.
Les délégués autochtones et la SPM demandent à la Suisse de veiller à ce que des clauses contraignantes relatives à la protection de l'environnement et des droits humains soient inscrites dans l'accord de libre-échange envisagé entre l'Association européenne de libre-échange (AELE) et le Mercosur.
La conclusion de cet accord entre l'AELE (qui compte la Suisse, la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein) et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) a été annoncée fin août, en pleine polémique sur les incendies en Amazonie. Les négociations duraient depuis dix ans.
Contacté par Keystone-ATS, le Département fédéral de l'économie (DEFR) précise que l'accord de libre-échange fait actuellement l'objet d'une révision juridique. La durée de ce processus est ouverte. L'accord devrait toutefois probablement être signé début 2020. Le Parlement devra ensuite ratifier le texte. Le DEFR vise une entrée en vigueur pour 2021.
Ce traité commercial est intervenu un peu plus d'un mois après la conclusion d'un autre accord de libre-échange entre le bloc sud-américain et l'Union européenne. L'accord, un des plus vastes jamais conclus par Bruxelles avec plus de 770 millions de consommateurs et 18'000 milliards d'euros de PIB, doit également être ratifié par les Etats membres de l'UE.
Le texte est critiqué par plusieurs Etats, dont la France et l'Autriche, en raison notamment de doutes sur les engagements du Brésil en faveur du climat.
Auteur : ATS/AGIR