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Des vieux arbres et du bois mort pour favoriser la biodiversité
23.07.2019 – Le Parc régional Chasseral, soutenu par la Station ornithologique suisse de Sempach, collabore avec des propriétaires forestiers pour intégrer ces arbres-habitats à la gestion de la forêt.
(AGIR/SP) - Le Parc régional Chasseral a effectué cet hiver un recensement des arbres-habitats en partenariat avec les propriétaires forestiers, les gardes-forestiers et la Station ornithologique suisse de Sempach dans l’objectif de sauvegarder les vieux arbres, les arbres à cavités et surtout les nombreuses espèces qui leur sont liées.
Les relevés ont été réalisés dans les forêts appartenant à la commune mixte de Nods, à la Bourgeoisie d’Orvin et à la Bourgeoisie de Prêles. Très exactement 3264 arbres-habitats ont été inventoriés sur plus de 9 km2 de forêts et de pâturages. Parmi eux, 103 arbres présentant des loges de pic noir ont par exemple été répertoriés sur le versant sud du Chasseral et sur le Mont-Sujet, informe le Parc régional Chasseral dans un communiqué.
Un inventaire de coléoptères a également été effectué en 2018 par le Centre suisse de cartographie de la faune (CSCF) sur mandat du Parc. Les résultats démontrent que parmi les 458 espèces capturées à divers endroits sur le territoire du Parc, et en particulier au-dessus du village d’Orvin, une bonne moitié dépend du bois mort ou en décomposition. Les arbres favorables aux coléoptères sont souvent très vieux, présentent des cavités, de grosses branches mortes ou encore des champignons, entre autres structures. Sept de ces espèces, note le communiqué, sont considérées au niveau européen comme des «reliques de forêts primaires». L’une d’entre elles (Anitys rubens) n’avait jusqu’à présent jamais été observée en Suisse. Une véritable petite forêt vierge se cache donc au-dessus d’Orvin et de Frinvillier, en particulier dans les forêts situées sous des barres rocheuses et soumises aux chutes de pierres, ainsi que dans certains pâturages peuplés d’arbres monumentaux.
Pour signaler leur importance aux gardes-forestiers et éviter si possible leur abattage, plusieurs centaines d’arbres disposant de la plus grande valeur écologique ont été marqués ce printemps d’un «H» bleu en amont et en aval du tronc. Il n’y a toutefois aucune obligation formelle de préserver ces arbres. Les questions de sécurité restent notamment prioritaires. Le Parc Chasseral indique enfin qu’il va poursuivre ce vaste projet lié aux arbres-habitats en élargissant la zone de recensement dès l’hiver prochain. Une nouvelle campagne de capture de coléoptères a par ailleurs été menée au printemps 2019, dont il faudra réaliser l’analyse.
Auteur : AGIR/SP