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Développement régional - L'association Avenir Pays des Trois Lacs avance dans son projet relatif à la région éponyme
17.02.2020 – Créée il y a bientôt une année, elle ambitionne de construire une vision, avec déjà 90 membres, principalement des communes.
(ATS/AGIR) - L'association, portée sur les fonts baptismaux en avril 2019, est porteuse d'une approche "assez unique en Suisse", note son directeur Markus Ith, dans un entretien accordé à Keystone-ATS. Le territoire couvre cinq cantons et 250 communes, se trouve à la frontière linguistique et, surtout, compte autant de francophones que de germanophones. Le projet concerne davantage Vaud, Fribourg et Berne. Mais les cantons de Neuchâtel et Soleure sont intéressés via l'Aar, avec pour le premier les eaux d'alimentation du lac de Neuchâtel.
L'association se situe encore dans la phase de réflexion de base, avant le concret. "Aujourd'hui, après analyse, le périmètre apparaît très vaste. Il fait un peu peur, même s'il est compris globalement", relève Markus Ith. L'espace s'étend en effet d'Orbe (VD) à Soleure. Du coup, il est question de créer quatre ou cinq sous-régions. L'idée consiste à développer un concept pour chacune, indépendamment du canton et de la langue, avec toujours le chapeautage par l'association. Le chemin accompli en deux ans est déjà considérable, sachant que le projet a démarré avec les travaux de l'association Pro Agricultura Seeland, à Anet (BE), sur l'irrigation notamment.
"La vision du futur doit éviter tout bricolage", insiste Markus Ith. Un groupe de travail a identifié les éléments majeurs, à partir de l'hydrologie et de l'aménagement du territoire. Des interviews ont été menées avec des associations environnementales, des entreprises énergétiques ainsi que des acteurs du tourisme et du développement régional.
Travailler avec tout le monde
Des questionnaires ont aussi été envoyés aux membres inscrits, histoire de sonder leur vision et à quel horizon. "La polémique entourant la participation des associations écologistes n'a pas lieu d'être", estime encore Markus Ith, qui rappelle la volonté de travailler avec tout le monde. Des contacts existent avec Pro Natura et le WWF.
Le statut de membres avec droit de vote est réservé aux entités possédant des terrains, en principe les communes. L'association a tenu sa première assemblée générale en novembre dernier. Sa constitution remonte au 5 avril, où la volonté de mieux se faire entendre avait été délivrée par des communes, des cantons et de groupes d'intérêt.
La création était elle-même le prolongement d'une rencontre survenue le 16 novembre 2018 à Morat, où plus de 350 délégués de 230 communes vaudoises, fribourgeoises, neuchâteloises, bernoises et soleuroises avaient discuté de la pertinence d'une troisième correction des eaux du Jura. Cette dernière peut être assimilée à un point de départ.
Sécurité alimentaire
La troisième correction des eaux du Jura devrait permettre d’améliorer l'aptitude agronomique et technologique des sols. Les travaux devraient s'échelonner jusqu'en 2050. L'idée de réaliser quelque chose autour des conséquences du réchauffement fait aussi partie des objectifs initiaux.
La région est devenue en outre la plus grande zone prioritaire pour la sécurité alimentaire de Suisse, grâce à la fertilité naturelle de ses sols, ses vastes plaines et la disponibilité de l'eau. Sans oublier la Grande Cariçaie, au sud du lac de Neuchâtel, la plus importante zone humide nationale pour la conservation de la nature.
Auteur : ATS/AGIR