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Dix-sept loups tués en Valais depuis le 1er décembre
19.12.2023 – Dix-sept loups ont été abattus en Valais en dix-huit jours, soit depuis le 1er décembre, date du premier jour de chasse autorisé dans le cadre de la "régulation proactive" organisée par le canton. Cela représente environ la moitié du nombre de bêtes dans le viseur.
En Valais, l'opération sera un "grand succès", si le canton parvient à supprimer "entre 10 et 15" loups durant les deux prochains mois, avait indiqué l'Etat lors d'une conférence de presse en novembre. Au 18 décembre, dix-sept loups ont été tués, selon le décompte du service de la chasse, de la pêche et de la faune (SCPF) publié sur un site dédié. Celui-ci se dit "satisfait".
"L'effet de surprise a certainement joué un rôle dans ce résultat, notamment pour les premiers tirs", analyse lundi pour Keystone-ATS le chef du SCPF Nicolas Bourquin. Il relève également "le gros engagement du gardiennage avec des gens dehors toutes les nuits".
Pour le biologiste de formation, "on a peut-être aussi sous-estimé le nombre de loups - un minimum de 34 - appartenant à ces sept meutes". Il rappelle que les autorisations délivrées par la Confédération permettent de tirer "tous les loups" présents sur le territoire d'une meute.
Enfin, note Nicolas Bourquin, il ne faut pas "mettre en miroir ces résultats avec les tirs effectués en été après des attaques". Les probabilités de tuer un loup dans le cadre de la régulation proactive sont beaucoup plus grandes en raison des vastes périmètres sur lesquels il peut être mis à mort.
Réussite "multifactorielle"
Dans le détail, sept loups de la meute d'Augstbord et sept de celle d'Hérens ont été tués. Deux loups provenaient de la meute de Nanz et un de celle des Toules. Le nombre d'individus appartenant encore aux meutes d'Augstbord et d'Hérens est difficile à évaluer, indique Nicolas Bourquin, interrogé sur ce point.
La pression sur ces deux meutes n'est pas différente de celle sur les autres. La réussite des tirs est "multifactorielle", précise-t-il. Elle dépend de l'enneigement, de la proximité de routes, des mouvements des proies du loup comme le cerf ou de la présence de districts francs fédéraux sur lesquels les tirs sont interdits. "On sait par exemple que la meute des Toules se situe à majorité sur une telle zone", ajoute le biologiste.
Il note néanmoins que parmi ces dix-sept canidés tués, 13 étaient des jeunes et 4 des adultes. "Ce qui répond aux recommandations de la Confédération de viser d'abord les plus jeunes", ajoute-t-il.
La plupart des loups (14) ont été abattus par des garde-faune professionnels, soutenus par le groupe soutien chasse mis en place par le canton dans le cadre de sa régulation proactive. Trois loups ont été tués par des chasseurs à l'affût qui disposaient des permis nécessaires.
Sursis pour trois meutes
Le Conseil fédéral a mis en vigueur le 1er novembre dernier, pour une durée limitée, la première partie de la modification de la loi sur la chasse et a adapté l'ordonnance en conséquence. Les cantons ont ainsi la possibilité de déjà procéder à des "tirs préventifs de régulation" en décembre et janvier, s'ils obtiennent l'assentiment de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
Le Valais, via le SCPF, a obtenu le droit de tuer durant ces deux mois plus de la moitié des treize meutes évoluant sur son territoire, soit un minimum de 34 loups sur une centaine d'individus. Il a dans le viseur les meutes de Nanz, Augstbord, Hérens-Mandelon, Le Fou-Isérables, Les Toules, Les Hauts-Forts et du Chablais.
Au début de la semaine passée, le Tribunal administratif fédéral a néanmoins bloqué "l'abattage préventif" de trois d'entre elles (Hauts-Forts, Nanz et Le Fou-Isérables), suite à un recours de plusieurs organisations écologistes. Celles-ci estiment que la Confédération et les cantons piétinent le principe de proportionnalité en voulant ces mises à mort, soulignant le rôle important du loup dans l'écosystème forestier. L'OFEV a depuis demandé la levée de cet effet suspensif.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)