Main Content
Grippe aviaire: déjà plus de 300'000 volailles d'élevage abattues
13.10.2022 – La reprise exceptionnellement précoce de la grippe aviaire dans les élevages français a déjà conduit à l'abattage de plus de 300'000 volailles. En révélant ces chiffres mercredi, le Ministère de l'Agriculture rappelle que plus de 20 millions d'animaux avaient déjà dû être euthanasiés il y a quelques mois.
Au total, 332'753 animaux ont été euthanasiés dans les vingt élevages contaminés depuis le 1er août, a-t-on appris mercredi auprès du ministère de l'Agriculture.
La précédente flambée du virus dans les élevages français, entre fin novembre 2021 et mi-mai 2022, avait conduit à l'abattage, y compris préventif, de 21 millions de volatiles, un niveau jamais vu auparavant.
Cet épisode a provoqué un choc dans la filière avicole, surprise par l'ampleur des contaminations dans les régions Pays de la Loire (en particulier en Vendée) et Bretagne, grandes terres d'élevage qui avaient été épargnées lors des précédentes crises liées à la grippe aviaire.
Endémique
Après cette saison 2021/2022 catastrophique, le virus n'a pas disparu de l'environnement à la faveur de l'été, comme de coutume. Il a continué à circuler dans la faune sauvage, décimant notamment des espèces marines protégées comme les fous de Bassan en Bretagne.
"On considère désormais que la grippe aviaire est endémique. On fait le dos rond et on baisse les densités" de canards dans certaines zones du Sud-Ouest dans l'espoir de limiter les pertes, remarque auprès de l'AFP le président de l'interprofession du foie gras (Cifog), Eric Dumas.
Le comptage officiel des foyers de grippe aviaire pour la saison 2022/2023 a démarré au 1er août. Mais des cas en élevage ont déjà été recensés dès fin juillet sur le littoral de la Manche.
Depuis lors, la plupart des cas confirmés se situent dans le Grand Ouest (Pays de la Loire, Bretagne et Normandie). Le virus a frappé des exploitations de dindes, de poules pondeuses et de palmipèdes. Des élevages de canards reproducteurs, stratégiques pour le renouvellement des élevages, ont aussi été touchés.
Un cas a également été repéré dans le Sud-Ouest, dans l'élevage de canards d'un particulier en Gironde.
Le virus repéré dans 16 pays européens
Outre les exploitations destinées à la production alimentaire, des foyers de grippe aviaire sont recensés dans des basses-cours et des sites hébergeant des oiseaux captifs (comme ceux détenus par des chasseurs pour attirer leurs congénères).
Depuis le 1er août, 16 pays européens ont repéré le virus sur leur territoire, rapporte la plateforme française d'épidémiosurveillance en santé animale (ESA). La France est le deuxième pays "déclarant le plus de foyers de volailles depuis le début de la saison" 2022/2023, après l'Allemagne, selon son bulletin hebdomadaire.
Espoirs de vaccin
Les espoirs se portent sur la mise au point d'un vaccin pour les animaux. Mais les résultats ne sont pas attendus avant l'an prochain.
Avant même la reprise de l'épizootie cet été, la facture de la grippe aviaire était lourde. L'Etat prévoit de débourser plus d'un milliard d'euros pour indemniser les éleveurs ainsi que les industriels qui manquent de viande et d'oeufs pour faire tourner leurs usines.
La reprise est difficile, faute de poussins et de canetons en nombre suffisant pour remplir les élevages. Plus rares, les produits volaillers seront logiquement plus chers, préviennent les professionnels, aussi confrontés à la flambée de leurs coûts de production (nourriture des animaux, électricité...).
En règle générale, les volailles sont euthanasiées individuellement par un vétérinaire ou collectivement dans des caissons remplis de gaz carbonique, avant d'être transportées à l'équarrissage.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)