Main Content
Hausse du cuivre et du zinc dans les sols suisses
01.11.2024 – Les concentrations de cuivre et de zinc ont continué d'augmenter sur les sites d'herbages intensifs en Suisse entre 2015 et 2019. Dans son rapport publié vendredi, l'Observatoire national des sols (NABO) indique toutefois que les concentrations se situent bien en deçà des valeurs indicatives de l'ordonnance sur les atteintes portées au sol.
Cette hausse, déjà observée lors de précédents relevés, est due à l'épandage de grandes quantités d'engrais de ferme, comme le lisier et le fumier, pendant de nombreuses années. "On recommandera d'apporter une quantité d'engrais de ferme proportionnelle aux besoins effectifs en nutriments des plantes cultivées au niveau de la parcelle, en particulier aux sites où la densité d'animaux de rente est importante, ce afin d'éviter que les concentrations ne continuent d'augmenter", écrit l'Observatoire national des sols.
Concernant les sites de cultures spéciales, dans la viticulture en particulier, certains sites connaissent des concentrations de cuivre qui dépassent de cinq à six fois les valeurs indicatives. Ces fortes concentrations sont dues à l'application régulière de produits phytosanitaires cuprifères, employés notamment pour lutter contre le mildiou.
Des dépassements de la valeur indicative ou des augmentations des concentrations ont également été constatés pour le cadmium, un autre métal lourd présent dans les sols en particulier lorsque des engrais minéraux phosphorés sont utilisés. Seuls certains sites spécifiques en contenaient, selon le NABO.
Et de saluer la faible évolution des concentrations de plomb et de mercure, alors que, par le passé, d'importants dépôts atmosphériques de ces métaux se formaient dans le sol, ce qui en engendrait une accumulation. Cette situation est due à la mise en oeuvre de prescriptions plus strictes en matière de protection de l'air au cours des années 1990. S'agissant des concentrations de nickel, de chrome et de cobalt, aucun changement notable n'a pu être constaté.
Carbone organique du sol
Le NABO s'est aussi penché sur le carbone organique du sol, qui peut être libéré dans l'atmosphère sous forme de dioxyde de carbone à la suite de processus naturels ou anthropogènes, comme les changements climatiques. Si sa concentration est la plus faible dans les sites de grandes cultures, elle est plus de deux fois plus élevée dans les sites d'herbages et de forêts. Mais, dans l'ensemble, les variations temporelles sont faibles.
Enfin, quant à la diversité des bactéries et des champignons, elle varie en fonction de l'utilisation des sols. Cette diversité est plus forte dans les sites forestiers que dans les sites de grandes cultures et d'herbages. En outre, les quantités de précipitations annuelles et l'altitude sont des paramètres déterminants.
Plus de 100 sites d'observation
L'Observatoire national des sols surveille l'impact des métaux lourds sur les sols suisses depuis 1985. Il s'appuie sur un réseau de mesure de 103 sites d'observation à long terme.
Ceux-ci reflètent, selon le NABO, des combinaisons de paramètres caractéristiques pour la Suisse, comme l'utilisation du territoire, le type de sol, la géologie ou l'altitude. Deux tiers des sites sont des sols agricoles (grandes cultures, herbages et cultures spéciales), environ un tiers se situent en forêt, et quelques sites se trouvent dans des aires protégées ou des parcs urbains.
Outre les métaux lourds, le monitorage s'intéresse depuis peu à d'autres pollutions matérielles, telles que les produits phytosanitaires, les PFAS et les microplastiques, ainsi qu'aux mesures biologiques des sols. Ces nouvelles substances polluantes doivent être surveillées à l'avenir, note le NABO.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)