Main Content
Induire la résistance des plantes pour une agriculture plus durable
15.10.2024 – Des biologistes ayant travaillé plusieurs années à l'Université de Neuchâtel (UniNE) font le point sur la "résistance induite" des plantes dans la revue Frontiers in Science. La méthode se présente comme une sorte de vaccination permettant de réduire la dépendance vis-à-vis des pesticides.
L'utilisation de pesticides et la culture de plantes modifiées pour contenir un gène de résistance contre un insecte ou un agent pathogène particulier n'est pas viable pour une agriculture à long terme, a indiqué mardi l'UniNE dans un communiqué.
L'utilisation excessive de pesticides nuit à l'environnement et à la santé humaine et contribue de manière significative aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. En outre, les insectes et les microbes peuvent évoluer pour surmonter les deux stratégies, ce qui réduit ou même élimine leur efficacité à long terme.
Pommes de terre, vigne et tomates
Une piste se dessine pour remédier à ces écueils, la résistance induite (RI). "Plus de six décennies de recherche en laboratoire, et plus récemment aussi en champ, montrent que c?est une stratégie très prometteuse pour protéger les cultures", explique la professeure Brigitte Mauch-Mani, retraitée de l'UniNE) et auteure principale de l'article, citée dans le communiqué.
Aujourd'hui, la technique a fait ses preuves sur de nombreuses cultures telles que les pommes de terre et la vigne ou encore les tomates et poivrons, entre autres.
La RI consiste à exposer les plantes à certains stress ou stimuli, tels que des virus, des bactéries ou des champignons, qui préparent leur système immunitaire à réagir plus rapidement et plus fortement à de futures attaques, un peu comme un vaccin. Elle stimule la résistance physique ou chimique de la plante, par exemple en renforçant ses parois cellulaires ou en augmentant sa production de composés antimicrobiens.
Solution rapide
La RI ne peut pas guérir des maladies, ni fournir une protection complète. Néanmoins, elle constitue une alternative précieuse à l'utilisation excessive de pesticides et peut contribuer à la mise en place de systèmes agricoles plus durables et plus résistants, avec pour corollaire l'amélioration de la qualité des aliments.
"Dans le cas de maladies et de ravageurs qui ont émergé suite au réchauffement climatique, la RI peut fournir des solutions plus rapides que la sélection traditionnelle", ajoute la chercheuse.
Elle se présente également comme une alternative contre les pathogènes et ravageurs pour lesquels il n'existe pas de pesticides efficaces ou dont l'utilisation a été interdite.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)