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Informatisation de l'agriculture: des paysans boycottent "Digiflux"
25.11.2024 – Un vent de fronde se manifeste dans les milieux agricoles contre la plateforme "Digiflux", le projet de numérisation de l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG). Les exploitations et quelque 200 paysans membres de l'association "Rien à déclarer.ch" refusent de fournir leurs données au nouveau portail de la Confédération.
Contacté dimanche par l'agence de presse Keystone-ATS, le Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR), qui chapeaute l'OFAG, a confirmé un article de la NZZ am Sonntag. Il s'agit d'une résistance contre les excès et l'obsession du contrôle des fonctionnaires, a déclaré Kilian Zwick, membre fondateur et président de l'association, cité dans la presse dominicale.
Dans les fermes, la charge administrative augmente chaque année et a atteint un niveau insupportable, selon ces paysans frondeurs. L'outil "Digiflux" doit dès le 1er janvier enregistrer les flux de produits phytosanitaires, d'engrais et d'aliments pour animaux dans toute la Suisse. Du commerçant à l'agriculteur, toutes les données doivent être saisies numériquement.
Ca vaut également pour les entreprises horticoles et forestières. Cela doit permettre d'avoir une vue d'ensemble de l'usage des pesticides et des adjuvants dans notre pays. Où et quand notamment. "Digiflux" a convaincu les premières exploitations qui l'ont installé, selon Christian Hofer, directeur de l'OFAG.
Simplifier
Cité dans la NZZ am Sonntag, ce dernier part du principe que tout le monde respectera la loi. Il ne souhaite pas spéculer aujourd'hui sur un autre scénario. Les agriculteurs sont aujourd'hui déjà tenus de fournir des documents. "Digiflux" pourra soulager les exploitations sur le plan administratif et réduire la quantité de papier, selon lui.
Lors de la session d'automne dernier, le National a accepté par 95 voix contre 90 et 5 abstentions, une motion de Nicolas Kolly (UDC/FR) exigeant que les exploitations agricoles ne doivent pas être obligées d'utiliser la plateforme Digiflux dès le 1er janvier 2025. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.
L'obligation de communiquer les livraisons d'éléments fertilisants et de produits phytosanitaires découle de la loi sur la réduction des risques liés à l'utilisation de pesticides, que le Parlement a acceptée en 2021. La Confédération a été chargée de gérer un système d'information centralisé pour ce faire, via la plateforme numérique "Digiflux".
Le développement de la plateforme a été réalisé en veillant à réduire autant que possible la charge administrative. De plus, l'enregistrement des utilisations dans le domaine phytosanitaire a été repoussé à 2027. Une période transitoire de plusieurs années est prévue, pendant laquelle la déclaration obligatoire sera fortement simplifiée.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)