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La culture biologique des vignes favorise l'existence d'invertébrés
10.08.2022 – La culture biologique du vignoble, et dans une moindre mesure la culture en biodynamie, offrent de bien meilleures conditions d'existence aux invertébrés que la culture conventionnelle. Ce constat est tiré des travaux d'une équipe de chercheurs de l'Université de Berne qui a comparé les effets des méthodes de culture biologique, biodynamique et conventionnelle sur la biodiversité des insectes du vignoble.
Les vignes sont cultivées soit conventionnellement, soit selon les principes de la culture biologique ou de la biodynamie. En mode conventionnel, on recourt à des fertilisants et à des pesticides de synthèse et on lutte contre la couverture végétale du sol avec des herbicides pour éviter la concurrence avec les plans de vigne pour l'accès à l'eau, rappelle mercredi l'Université de Berne.
En culture biologique et biodynamique, la végétation au sol est par contre éliminée par des moyens mécaniques. On n'y utilise que des fertilisants et des fongicides naturels. En biodynamie, on applique en plus des fermentations organiques et des préparations à base de plantes pour stimuler les cycles organiques qui régissent la vie au sol.
Effets de la culture biodynamique
Si les avantages pour la biodiversité de la culture biologique par rapport à la culture conventionnelle ont été démontrés pour de nombreux types d'agro-écosystèmes, on ne connaissait jusqu'ici pas les effets comparés de la culture biodynamique. Des chercheurs ont donc décidé de comparer l'impact de ces trois méthodes de culture sur la biodiversité des insectes du vignoble.
Les résultats de ces recherches montrent que les modes de culture biologique et biodynamique offrent de bien meilleures conditions de vie pour les insectes que la technique conventionnelle, souligne dans son étude l'Université de Berne. La vigne cultivée de façon biologique est plus favorable à l'entomofaune que la culture biodynamique.
Cet effet dépend avant tout du type de couverture herbacée au niveau du sol. Dans les vignes bio, l'abondance des insectes augmente avec la couverture végétale du sol. En revanche, dans les vignes en modes biodynamique et conventionnel, cette relation apparaît, selon les chercheurs, "plus complexe".
"Les parcelles de vignes biologiques offrent de meilleures conditions de vie pour la faune des insectes, car leur couvert végétal est structurellement plus complexe et diversifié car moins souvent sujet à des perturbations que dans les vignes gérées en biodynamie ou selon le mode conventionnel", constate le professeur Raphaël Arlettaz, directeur du programme de recherche.
Perturbation de la végétation
Dans les parcelles biodynamiques, la végétation est fréquemment labourée ou retournée ce qui induit une forte perturbation de la végétation et de l'entomofaune. Dans les vignes conventionnelles, le couvert végétal est fréquemment éliminé, le plus souvent par l'application d'herbicides. Cette pratique élimine les plantes hôtes et la nourriture recherchée par les insectes.
Selon les scientifiques bernois, ces résultats montrent la voie à suivre pour une gestion durable et écologique des vignobles.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)