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La sécheresse nuit davantage aux prairies qu'on ne le pensait
09.01.2024 – Les sécheresses extrêmes sont plus dommageables pour les écosystèmes de prairies et de steppes arbustives qu'on ne le pensait jusqu'à présent. Selon une étude internationale avec participation suisse, elles y réduisent la croissance des plantes jusqu'à 60%.
"Les résultats dépassent de loin les pertes rapportées jusqu'à présent pour les régions de prairies", écrivent les chercheurs dans l'étude publiée cette semaine dans la revue américaine PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences).
"Dans l'ensemble, nos résultats montrent avec une précision sans précédent que l'impact global de l'augmentation prévue de la sécheresse a été considérablement sous-estimé", selon eux.
En utilisant une approche standardisée, des équipes sur six continents ont simulé des sécheresses pendant un an sur une centaine de sites. L'un se trouvait à Thoune (BE).
Sécheresses artificielles
Des scientifiques de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires de la Haute école spécialisée bernoise (BFH-HAFL) ont recouvert six surfaces de prairie de lamelles de plexiglas, de sorte qu'environ 33% de pluie en moins que d'habitude a pu atteindre le sol, selon un communiqué publié mardi. Les précipitations annuelles de l'année la plus sèche des cent dernières années ont ainsi été simulées avec précision.
Six autres surfaces de même taille, sans toit en plexiglas, ont servi de contrôle. La composition des espèces et le fonctionnement de l'écosystème ont été enregistrés avant, pendant et après la sécheresse simulée.
Selon l'étude, la croissance des plantes a été réduite de 60% sur les surfaces soumises à ce type de sécheresse extrême artificielle. Or la croissance des plantes est une fonction fondamentale de l'écosystème, selon la BFH-HAFL.
Plus de CO2 dans l'atmosphère
Ces connaissances sur les prairies et les steppes arbustives sont importantes, a souligné la haute école, car ces écosystèmes couvrent plus de 40% de la surface terrestre libre de glace. En outre, ces connaissances sont également importantes dans le contexte du changement climatique.
"Comme les prairies et les steppes arbustives stockent plus de 30% des réserves mondiales de carbone, elles sont importantes en tant que puits de carbone. Si les sécheresses sont fréquentes, ces paysages ne peuvent pas toujours remplir cette fonction de fixation du CO2", conclut Andreas Stampfli, de la BFH-HAFL, cité dans le communiqué.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)