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La Suisse n’interdira pas l’importation de lait pour le fromage
02.06.2022 – Les fabricants de fromage suisse pourront continuer d'importer du lait de l'étranger. Le Conseil des Etats a rejeté mercredi, par 23 voix contre 18, une motion UDC demandant l'interdiction de ce trafic dit "de perfectionnement". Il est cependant d'avis qu'il faut améliorer la transparence pour les acteurs concernés.
Pour le conseiller aux Etats Werner Salzmann (UDC/BE), il est incompréhensible que l'on puisse importer du lait pour le transformer en fromage en Suisse alors que les conditions sont réunies pour en produire assez au niveau indigène. Ce trafic a pour effet de faire baisser le prix de production laitière en Suisse et à terme risque d'entraîner une baisse de production de lait en Suisse.
Il rappelle que la perte financière des producteurs de fromage qui transforment le lait est déjà compensée à 100% par les suppléments reversés dans le cadre du dispositif qui a remplacé la "loi chocolatière". Pour lui, il faut interdire ces importations pour le fromage et, pour les autres produits laitiers, ne les autoriser qu'en cas de pénurie absolue.
Mais la majorité des sénateurs estiment que la proposition va trop loin. La pratique en matière d'autorisation d'importation de lait destiné au fromage est déjà très restrictive, a rappelé pour la commission Peter Hegglin (Centre/ZG). Elle n'est autorisée que quand les quantités ne peuvent pas être assurées en Suisse ou si le prix payé par le fabricant reste supérieur à celui à l'étranger, même après déduction du supplément.
Grâce au supplément pour compenser la différence de prix, le lait indigène soutient la concurrence du lait importé. Il est donc peu probable qu'un trafic de perfectionnement s'installe durablement. Enfin, les fromages produits à partir de lait étranger ne peuvent pas bénéficier d?un label d'origine suisse, a ajouté M. Hegglin.
Zone grise
Il y a pourtant une zone grise dans l'exportation des fromages vendus comme suisses, a soutenu Othmar Reichmuth (Centre/SZ). Le ministre des Finance Ueli Maurer a lui rétorqué que les contrôles fonctionnent. Au vote, les élus UDC, une partie des PLR et du Centre ont approuvé la motion.
Le Conseil des Etats a en revanche tacitement transmis au Conseil fédéral une deuxième motion de Marcel Dettling (UDC/SZ) visant à améliorer l'information aux milieux concernés. Car c'est l'administration qui traite les demandes de trafic de perfectionnement. Or les décisions qui se basent sur le marché ne sont pas facilement accessibles aux partenaires. L'administration fédérale a déjà entamé les travaux pour modifier la législation.
Auteur : Agence Télégrpahique Suisse (ATS)