Main Content
L'agriculture alpestre a favorisé la biodiversité
07.11.2022 – Depuis que l'être humain a introduit l'agriculture dans les Alpes, la biodiversité s'y est accrue, selon une étude parue dans la revue Nature Communications. Une équipe internationale avec participation suisse a analysé des échantillons de sédiments du lac Sulsseewli, dans l'Oberland bernois.
"Nous avons pu montrer que la diversité actuelle élevée de communautés de plantes et d'espèces dans certaines parties du paysage alpin est également liée à la présence humaine", indique Christoph Schwörer, co-auteur de ces travaux à l'Université de Berne, cité vendredi dans un communiqué de cette dernière.
C'est particulièrement le cas de l'étage subalpin, en-dessous de la limite des arbres. Les scientifiques ont mené des analyses génétiques de pollens et échantillons de sédiments prélevés dans ce petit lac situé à 1900 mètres d'altitude dans la vallée de Lauterbrunnen, remontant jusqu'à -12'000 ans.
Résultats: l'activité humaine est clairement décelable et devient de plus en plus marquée il y a 6000 ans environ. Le défrichage pour l'agriculture et le bétail a créé de nouvelles niches écologiques et espaces vitaux pour de nombreuses espèces.
Cette activité doit toutefois rester modérée, soulignent les auteurs. Il est par exemple connu que l'épandage de lisier a un impact négatif sur la biodiversité.
Réchauffement climatique
Ces travaux pourraient aider à anticiper certaines évolutions liées au réchauffement. La biodiversité alpestre est en effet doublement sous pression, avec certaines plantes de plaine qui montent en altitude et la progression de la forêt, conséquence de l'abandon de certains alpages depuis une cinquantaine d'années.
Des chercheurs bâlois et norvégiens ont également participé à cette recherche, qualifiée de reconstruction paléoécologique la plus détaillée de la végétation alpine du passé.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)