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Le fiasco de la pisciculture d'Estavayer-le-Lac fera l'objet d'une commission d'enquête parlementaire (CEP) dans le canton de Fribourg
06.02.2020 – Les députés ont accepté ce jeudi une requête en ce sens de deux députés broyards pour faire toute la lumière.
(ATS/AGIR) - La requête a été avalisée par 71 voix contre 25 et 7 abstentions. Les requérants, Nadia Savary-Moser et Eric Collomb, se sont insurgés contre la décision du Conseil d'Etat, annoncée en décembre, de fermer la pisciculture cantonale pour créer une entité intercantonale avec Neuchâtel et Vaud à Colombier (NE). Le site staviacois a subi des manquements et des négligences, selon les deux députés, dont l'action reflète le mécontentement de la population du district de la Broye. "La décision est une aberration, notamment financière, vu les moyens du canton, et économique, pour les pêcheurs du lac de Neuchâtel", a déploré Nadia Savary-Moser.
Les débats ont duré une heure et demie, avec la prise de parole de de toute la représentation broyarde.
Le Conseil d'Etat s'est opposé à l'institution d'une CEP. Selon lui, les enquêtes administratives et techniques menées par des experts externes en 2017 et 2018 sont suffisantes. En faire davantage "ne contribuera ni à une meilleure transparence, ni à une meilleure compréhension des circonstances ayant abouti aux dysfonctionnements".
Le Conseil d'Etat, par la voix de Didier Castella, en charge de l'agriculture, a dit comprendre la colère et l'émotion exprimées pendant les débats. "Une CEP arrivera aux mêmes conclusions existantes, sans compter le temps et l'argent nécessaires", a averti le magistrat.
L'échec du projet laisse une ardoise de près de 2,3 millions de francs pour le contribuable fribourgeois, selon les chiffres du Conseil d'Etat. Selon ce dernier, un transfert à Colombier est moins onéreux qu'une remise en état, pour un coût de 1,5 million, d'un site qui n'a jamais fonctionné.
La colère est aussi visible au sein de la population du district de la Broye. Une motion populaire a été lancée par des citoyens staviacois pour le maintien de la pisciculture. Le texte a déjà récolté plus de 1000 signatures, soit bien davantage que le minimum requis de 300.
Auteur : ATS/AGIR