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Le Grand Conseil vaudois ne veut pas que le moratoire sur la culture d'OGM dans l'agriculture soit prolongé de 10 ans
12.02.2020 – La majorité de droite a rejeté mardi une initiative demandant au Conseil d'Etat d'intervenir en ce sens auprès des autorités fédérales.
(ATS/AGIR) - Pour mémoire, la culture d'organismes génétiquement modifiés (OGM) à des fins commerciales est interdite depuis 2005 en Suisse. Prolongé à plusieurs reprises, ce moratoire court jusqu'à la fin 2021.
"Le canton de Vaud pourrait être en phase avec la politique bernoise et donner un signal fort pour prolonger ce moratoire", a expliqué le député des Verts Olivier Epars, à l'origine de cette initiative datant de 2016 et demandant un nouveau moratoire de 10 ans. Il a précisé que ce moratoire ne concernait pas la recherche et qu'il pourrait être levé en cas d'avancées scientifiques "concluantes".
La socialiste Monique Ryf a ajouté que les consommateurs réclamaient désormais une agriculture bio, et donc sans OGM. "En prolongeant le moratoire jusqu'en 2031, cela laisserait tout le temps à la recherche pour voir s'il y a un potentiel ou pas", a-t-elle relevé.
Ce projet de décret s'est heurté aux députés de droite, ceux-ci jugeant "pas souhaitable", "peu opportun" et même "inconscient" un tel moratoire. "Dix ans serait une éternité. Il vaut mieux avancer par paliers", a déclaré le PLR Jean-Daniel Carrard. Il a estimé plus "raisonnable" un moratoire de 4 ans, comme celui adopté en 2017 par les Chambres fédérales.
Pour le conseiller d'Etat Philippe Leuba, un moratoire trop long découragerait les investissements dans la recherche en matière d'OGM. "Le principe de précaution ne veut pas dire refuser tout progrès", a insisté le chef du Département de l'économie, de l'innovation et du sport. Il a expliqué que le Conseil d'Etat s'en tenait au cadre fixé par le Conseil fédéral et qu'un bilan serait tiré à la fin de l'actuel moratoire. "Si toutes les garanties ne sont alors pas apportées, le Conseil d'Etat sera favorable à un moratoire au-delà de 2021", a-t-il affirmé.
Le Grand Conseil s'est aussi penché mardi après-midi sur une autre initiative traitant du même sujet, déposée celle-ci en 2014. Le député à l'origine du texte, l'UDC Jean-François Thuillard, a lui-même jugé que son initiative était aujourd'hui "dépassée". Il a relevé que "la donne avait changé" et qu'il fallait poursuivre la recherche sur les OGM. "Ils sont peut-être un mal nécessaire pour assurer des produits de qualité", a reconnu l'agriculteur du Gros-de-Vaud. Sur cette initiative également, la majorité de droite du Grand Conseil l'a emporté.
"Il ne faut pas fermer la porte aux OGM et trouver le bon équilibre entre prudence et perspectives", a plaidé Philippe Leuba.
Auteur : ATS/AGIR