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Le mouton représente 11% des proies des loups
03.06.2024 – Environ une proie sur neuf mangée par un loup en Suisse est un mouton, selon une analyse génétique de crottes du prédateur, menée par la fondation Kora. Les grands canidés du pays se nourrissent en très grande majorité d'animaux sauvages.
Trois quarts des proies mangées par canis lupus sont des cerfs, des chamois et des chevreuils. Les moutons ne comptent que pour 11% des proies mangées, les bovins pour 3% et les chèvres pour environ 2%, selon les résultats de l'étude menée entre 2017 et 2022 en Suisse et publiée samedi par la fondation Kora. Les loups se nourrissent aussi de sangliers (environ 2%), de renards (3%), de lièvres (1%), de marmottes (1%) et de bouquetins (1%).
Si les animaux identifiés dans les échantillons ont bien été consommés, rien ne dit que c’est le loup qui les a tués, note toutefois la fondation Kora. Car le grand canidé est un opportuniste qui se repaît en effet aussi de charognes.
Différences régionales
L'étude révèle aussi que le régime alimentaire des loups peut varier de façon notable d'une région à l'autre. Les proies les plus prisées par les 13 meutes en Valais sont les chamois (28,8%), devant les cerfs (21,6%) et les chevreuils (20%). Les moutons comptent pour près de 12,8% des proies. La fondation précise que des études supplémentaires sont en cours pour déterminer la cause de ces différences régionales.
A noter que les saisons jouent également un rôle: la différence de moutons consommés entre l’été (14,6 %) et l’hiver (8,7 %) atteint presque 6 pourcents.
L’analyse repose sur la méthode de métabarcoding de l’ADN, qui permet d’attribuer des fragments d’ADN à l’espèce animale ou végétale correspondante. Entre 2017 et 2022, 445 échantillons de fèces de loups ont été collectés, dont 347 contenaient des fragments interprétables d’ADN d’autres espèces animales.
La fondation Kora considère que ces résultats sont robustes, mais n'exclut pas une contamination avec de l? ADN d’animaux de rente, présent partout dans notre environnement. L'étude fait partie d’un projet de recherche doctoral mené en collaboration avec l’Université de Lausanne. Elle fera l'objet d'un article scientifique qui devrait être publié en 2025.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)