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Le président de l'USP inquiet face à la grogne paysanne
04.03.2024 – Le président de l'Union suisse des paysans (USP), Markus Ritter, s'inquiète pour l'image des agriculteurs après leurs manifestations. Il espère que les paysans trouveront d'autres moyens pour gagner la population à leur cause. L'énergie positive du mouvement de protestation doit maintenant être utilisée pour obtenir des prix plus élevés pour les produits.
"Les paysans sont très bien ancrés dans le milieu politique", a déclaré le conseiller national saint-gallois du Centre dans l'émission "Samstagsrundschau" de la radio SRF. La population pourrait ne pas comprendre que les paysans manifestent et se montrent agressifs comme en Belgique ou en France.
Jusqu'à présent, les agriculteurs ont compris qu'ils devaient gagner la population par la manière douce. Markus Ritter a évoqué les tactiques des militants en faveur du climat qui choisissent de se coller sur la chaussée pour empêcher les véhicules de passer.
Ils suscitent l'incompréhension avec leurs méthodes de plus en plus agressives et nuisent à leur objectif à long terme, a-t-il avancé.
Markus Ritter a reconnu qu'il avait été surpris par l'ampleur des manifestations. Au cours des 30 à 40 dernières années, il n'avait encore jamais vu la base, et surtout les jeunes agriculteurs, capables de mettre sur pied de telles actions.
La pression porte ses premiers fruits
Selon le président de l'USP, la pression de la base a largement contribué faire augmenter le prix du lait de trois centimes par litre, annoncée vendredi soir par IP Lait. Il a souligné que les paysans ont des coûts non couverts d'environ 300 millions de francs, ce qui représente cinq à dix pour cent des prix à la production.
Jusqu'à présent, ce sont les quelque 60 organisations interprofessionnelles qui ont négocié les prix avec les grands distributeurs. "Il y avait un déséquilibre", a-t-il déclaré. A l'avenir, l'Union suisse des paysans va s'impliquer davantage dans les négociations.
Markus Ritter a également fait remarquer que les prix à la consommation avaient augmenté plus fortement que ce que les paysans reçoivent pour leurs produits. Cela signifie que les marges de la transformation et du commerce ont augmenté plus fortement. "Nous avons aussi besoin de notre part, et celle-ci n'a cessé de diminuer au cours des dernières années", constate le président. L'énergie positive du mouvement de protestation doit maintenant être utilisée pour obtenir des prix plus élevés pour les produits.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)