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Le prix du blé reste au sommet en raison de la guerre
07.06.2022 – Le prix du blé reste élevé, alors que les espoirs de détente en mer Noire s'évaporent. Washington a jugé "crédibles" les informations selon lesquelles la Russie "vole" les exportations de céréales ukrainiennes.
Sur Euronext à Paris, une tonne de blé s'échangeait mardi autour de 397 euros, après presque 440 euros en mai. Un an plus tôt, elle valait 215 euros.
Alors que Kiev exportait chaque mois 12% du blé mondial, le conflit en Ukraine confine les récoltes dans les silos en raison du blocus des ports ukrainiens par la marine russe. La flambée des prix sur les marchés agricoles fait peser un risque de famine dans les pays qui en dépendent, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a accusé lundi Moscou de "chantage" à la levée des sanctions internationales par son blocage des exportations de blé de l'Ukraine.
La quantité des céréales destinées à l'exportation et bloquées en Ukraine par les Russes pourrait tripler d'"ici à l'automne" pour atteindre 75 millions de tonnes, a alerté lundi Volodymyr Zelensky. "Nous avons besoin de couloirs maritimes et nous en discutons avec la Turquie et le Royaume-Uni" ainsi qu'avec l'ONU, a poursuivi le président ukrainien. Kiev évoque aussi ce sujet avec la Pologne et les Etats Baltes pour exporter de petits volumes par le rail.
Baisse de la production mondiale
Vendredi, l'indice de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) des prix alimentaires, qui suit la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base, a révélé une hausse de 5,6% en mai des prix du blé. Les raisons avancées sont l'annonce d'un embargo sur les exportations par l'Inde, des inquiétudes sur les conditions des cultures dans plusieurs pays exportateurs majeurs et à une réduction des prévisions de production en Ukraine.
L'institution basée à Rome prédit par ailleurs une baisse de la production céréalière mondiale, la première en quatre ans, essentiellement pour le maïs, le blé et le riz.
Le prix du blé devrait rester élevé. Selon l'état des récoltes et l'évolution de la guerre, il devrait se normaliser seulement en 2023 ou 2024, anticipent des experts.
En Suisse, l'interprofession suisse des céréales, oléagineux et protéagineux, Swiss granum, fixera à la fin juin les prix indicatifs pour la récolte des céréales panifiables indigènes, servant de la base à la commercialisation de la récolte.
Le mois dernier, l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) a dit s'attendre à l'avenir à ce que le prix des céréales augmente du fait de la guerre en Ukraine. Par ailleurs, les coûts de production, de la logistique et de l'énergie ont fortement augmenté ces dernières semaines.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)