Main Content
Le Valais se dit "satisfait de sa régulation proactive" du loup
05.02.2024 – Vingt-sept loups ont été abattus en Valais dans le cadre des tirs préventifs autorisés par le Confédération. "Des résultats très satisfaisants", ont indiqué le conseiller d'Etat Fréderic Favre et le chef du service de la chasse Nicolas Bourquin lors d'un point presse à Sion.
Au début de l'opération, les autorités valaisannes avaient estimé que celle-ci serait déjà "un grand succès" si le canton parvenait à supprimer "entre 10 et 15 loups" entre le 1er décembre et le 31 janvier. Vingt-sept bêtes ont finalement été tuées en deux mois.
"Cette réussite" s'explique par différents paramètres, selon le canton. D'une part, le résultat n'aurait pas été le même sans l'engagement des personnes sur le terrain, a indiqué Frédéric Favre. Gardes-faune et chasseurs ont permis la mise en place des dispositifs nécessaires à cette régulation proactive ainsi que l'instauration de tournus.
"La couverture neigeuse a, elle aussi, joué un petit peu en notre faveur", ajoute Nicolas Bourquin. Avec la neige, on peut chercher les traces, et observer où les loups passent, respectivement où ils ne passent pas et ainsi ajuster le dispositif de manière optimale.
Troisième point, selon le chef de service, "c'est qu'on avait probablement sous-estimé l'effectif des loups de ces meutes en novembre".
Le Valais avait dans son viseur les territoires de sept meutes - sur les treize que compte le canton. La première estimation de 34 loups présents sur les zones ciblées a toutefois été revue à la hausse, au vu des informations récoltées ces deux derniers mois.
Facilité d'accès
Les meutes d'Augstbord et d'Hérens ont été les plus touchées. La première a perdu onze loups et la seconde, neuf. Deux loups de la meute de Nanz ont également été abattus au début du mois de décembre. Trois de celle des Toules et deux du Chablais ont connu le même sort.
Les disparités s'expliquent, là aussi, par différents paramètres, selon le canton. Les tirs sur trois des sept meutes (celles de Nanz, des Fou-Isérables et des Hauts-Forts) ont été bloqués après le recours déposé au Tribunal administratif fédéral par des organisations de protection de l'environnement à la mi-décembre. Les meutes de Fou-Isérables et des Hauts-Forts ont ainsi échappé à toute régulation.
Sur les quatre restantes, celle du Chablais est transfrontalière et celle des Toules se situe à 80% sur un district franc fédéral où les tirs sont interdits. "Leur régulation s'en est trouvée d'autant plus difficile", ajoute Nicolas Bourquin. Ce qui n'a pas été le cas à Hérens et à Augstbord. "Sur le territoire de cette dernière, les loups, attirés par les cerfs qui fuyaient la neige, étaient souvent proches des habitations, et donc plus faciles d'accès", note-t-il encore.
Pas soumis à la loi sur la chasse
L'utilisation de trois cabines mobiles, financées à 80% par Berne, a également été confirmée, le canton refusant toutefois de communiquer leur emplacement exact "pour des raisons de sécurité".
"Ce n'était pas une nouveauté, nous l'avions déjà fait pour des tirs réactifs. Cette utilisation est légale et autorisée par la Confédération", a souligné Frédéric Favre.
La régulation d'une espèce protégée n'est pas soumise à la loi sur la chasse, a aussi rappelé Nicolas Bourquin. Autrement dit, les gardes-faune ont le droit d'utiliser des moyens techniques interdits aux chasseurs, comme des silencieux ou bien des cabanes.
Des moyens dénoncés par certaines organisations de protection de l'environnement, qui estiment que le loup ne peut pas apprendre à craindre l'humain s'il ne l'entend ou ne le voit pas. "Avec le changement de paradigme voulu par la Confédération, on est moins focalisé sur l'effet d'apprentissage. L'objectif des tirs préventif est davantage de diminuer l'effectif des loups et la pression sur les éleveurs", conclut le chef du service de la chasse, de la pêche et de la faune.
Deux loups retrouvés morts
Outre ces 27 loups tirés, deux bêtes ont également été retrouvées mortes dans le Haut-Valais. Un jeune loup a été retrouvé à Mörel Filet le 21 janvier. "Selon les premières constatations, l?animal présente des polytraumatismes, mais pas de blessure par balle", avait alors indiqué la police cantonale valaisanne dans un communiqué, précisant qu'une enquête avait été ouverte.
Un deuxième loup a été retrouvé mort le 13 janvier près du village de Simplon. Aucune instruction n'a été ouverte: l'automobiliste qui l'a heurté s'est annoncé aux autorités, a précisé Nicolas Bourquin.
Des analyses sont toutefois aussi en cours sur sa dépouille.
Auteur : Agence Télégraphque Suisse (ATS)