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Le Valais veut éliminer quatre meutes, soit environ 25 loups
22.08.2024 – Le canton du Valais veut éliminer complétement quatre meutes, soit environ 25 loups, cette année. Il a présenté une demande en ce sens à la Confédération.
L'objectif "est de minimiser efficacement les conflits dans les zones problématiques où les loups présentent, ou ont présenté des problèmes de comportement vis-à-vis de l'homme ou de prédation auprès des animaux de rente", indique jeudi le canton dans un communiqué. Le Valais compte actuellement onze meutes, soit une population estimée entre 90 et 120 individus.
Cette demande s'inscrit dans le cadre de la nouvelle ordonnance sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages (OChP) entrée en vigueur le 1er décembre 2023 et qui permet aux cantons de procéder à des tirs de régulation proactive entre le 1er septembre et le 31 janvier. Elle doit toutefois être motivée et adressée à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) qui décidera si celle-ci est justifiée ou non.
"Depuis l'an dernier, deux meutes se sont rejointes pour n'en former qu'une et deux autres ont été recensées au Vallon de Réchy et au Salantin", explique à Keystone-ATS Nicolas Bourquin, chef du Service de la chasse, de la pêche et de la faune. Au total, son service a confirmé l'existence de 11 meutes, trois autres doivent encore l'être.
Appui des chasseurs
Les quatre meutes visées par la demande à l'OFEV sont celles de Nanz, d'Augstbord, d'Hérens et des Toules. Pour chacune d'elles, le Service de la chasse peut prouver "qu'elles ont fait des dégâts en situation protégée et qu'il s'agit bien d'une meute", explique Nicolas Bourquin.
Pour les autres meutes du canton, les critères ne sont actuellement pas remplis. Pour attester qu'il s'agit d'une meute, le canton doit soumettre une photo montrant trois loups ensemble ou la preuve d'une reproduction. Or "fin août, les louveteaux se déplacent encore trop peu", ajoute le chef de service.
Cette première demande "pourra être complétée par d'autres en fonction de l'évolution" de la situation, précise toutefois le canton. Celui-ci rappelle qu'en parallèle des tirs, "la poursuite de la mise en place des mesures de protection des troupeaux reste essentielle".
Comme l'an dernier, des chasseurs apporteront leur soutien aux gardes-faune, selon des règles précises, après avoir suivi une formation spécifique. Sachant que les meutes de loups utilisent naturellement de grands territoires, surtout pendant la saison hivernale, le Service de la chasse appelle également la population à signaler aux gardes-faune toute observation de loup, plus particulièrement dans les zones proches des habitations.
Demande grisonne
Le canton des Grisons, qui recense environ 120 loups sur son territoire, a lui fait savoir mi-août qu'il souhaitait abattre deux tiers des jeunes loups nés cette année, soit au moins 35 bêtes. Il veut aussi éliminer complètement deux meutes.
Selon les autorités grisonnes, le nombre de loups a continué à augmenter cette année, y compris dans les zones qui ne comptaient encore aucune meute. Actuellement, la présence de douze meutes a été confirmée sur le territoire. Le canton estime que d'autres viendront s'ajouter à ce nombre au cours de l'été.
"Il s'agira à l'avenir d'observer attentivement les effets de cette nouvelle approche de gestion, unique en Europe centrale, sur la population de loups et les conflits", avait expliqué à Keystone-ATS Adrian Arquint, chef de l'office grison de la chasse et de la pêche (AJF). "Sur la base des expériences acquises, celle-ci sera optimisée en permanence dans les années à venir".
Deuxième année
L'an dernier, dans le cadre de cette période de tirs préventifs autorisés par le Confédération, vingt-sept loups ont été tués en Valais, vingt loups ont été abattus dans les Grisons, deux dans celui de St-Gall, deux dans celui du Tessin et un dans le canton de Vaud.
"Il est encore trop tôt pour analyser l'impact sur les meutes des prélèvements de l'an dernier", estime Nicolas Bourquin. Cela pourra se faire plus en avant dans la saison, lorsqu'il sera possible d'établir notamment si ces tirs ont eu une influence sur la reproduction des loups en Valais.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)