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Les 23 communes urbaines genevoises mettent en œuvre des mesures volontaires favorables à la biodiversité
31.10.2019 – Cependant, selon le rapport d'évaluation de la Cour des comptes de Genève (CDC-GE), des efforts supplémentaires sont "nécessaires".
(ATS/AGIR) - Les communes abandonnent petit à petit l'entretien intensif appliqué de manière homogène aux espaces verts, a indiqué la CDC-GE ce jeudi lors d'une conférence de presse. Elles privilégient l'entretien extensif, qui consiste à réduire l'intervention humaine et à laisser la nature "s'exprimer". Le rapport montre pourtant que des défis subsistent. Les communes font, par exemple, peu appel à des spécialistes qui puissent identifier l'état biologique des espaces et donc concevoir de "véritables" réseaux écologiques. L'organisme indépendant relève que ce sont souvent des jardiniers ou des paysagistes des services techniques communaux qui sont chargés de mettre en place des mesures favorables à la biodiversité. Alors que ces mesures "mobilisent des outils et des compétences techniques spécifiques".
Ces services techniques, qui éprouvent parfois des "réticences" face à l'idée de laisser vivre une nature qu'ils ont pris du temps à domestiquer, sont principalement formés à l'entretien intensif des surfaces. Par ailleurs, un entretien extensif peut s'avérer difficile au début, du point de vue esthétique et de gains de temps.
Au vu de ces différents éléments, la CDC-GE reconnait que les coûts d'entrée d'une telle pratique peuvent être "relativement importants". Elle souligne toutefois que les coûts peuvent ensuite être réduits sur le moyen et long terme. En cause notamment: une baisse du niveau d'entretien des espaces verts et l'abandon des produits phytosanitaires de synthèse.
Le rapport indique que les usagers interrogés ont unanimement reconnu la nécessité de soutenir la biodiversité. En revanche, ceux-ci étaient peu au courant des services rendus par la nature, comme la purification de l'air ou le stockage de CO2. La CDC-GE recommande donc que la population soit sensibilisée à ces questions. De plus, l'évaluation invite les communes à accentuer leurs efforts dans la mise en place de mesures volontaires favorables à la biodiversité. Elle estime notamment qu'il faut créer des réseaux écologiques à l'échelle communale voire cantonale, afin de favoriser les connexions entre les sites et les déplacements de la petite faune en zone urbaine.
L'organisme composé de magistrats incite les Offices cantonaux de l'agriculture et de la nature, des bâtiments et du génie civil à accompagner les communes dans ce travail.
Dans un communiqué publié jeudi par la Chancellerie genevoise, le Département du territoire, dont fait partie l'OCAN (Office cantonal de l'agriculture et de la nature, annonce qu'il approuve toutes les recommandations de la CDC-GE. Elles vont dans le même sens que les pistes élaborées dans le Plan biodiversité cantonal. Ce plan vise à mettre en oeuvre la Stratégie biodiversité Genève 2030, adoptée par le Conseil d'Etat en février 2018.
Auto-saisie, la CDC-GE a mené cette évaluation pendant un an après avoir analysé que le déclin de la biodiversité engendre "des risques sociaux, économiques et environnementaux importants à moyen/long terme". Elle a envoyé un questionnaire aux 23 communes urbaines du canton et interrogé une centaine d'usagers.
Auto-saisie, la CDC-GE a mené cette évaluation pendant un an après avoir analysé que le déclin de la biodiversité engendre "des risques sociaux, économiques et environnementaux importants à moyen/long terme".
Auteur : ATS/AGIR