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Les abeilles ont différentes stratégies nutritives en ville
10.11.2021 – Les abeilles sauvages font preuve de différentes stratégies dans leur alimentation. Des chercheurs internationaux dirigés par l'institut WSL ont identifié leur menu dans cinq villes européennes dont Zurich. Généralistes ou spécialisées, les espèces d'abeilles ont toutes leur chance, en fonction de l'environnement végétal.
L'étude menée durant un récent été à Zurich, Paris, Anvers (B), Poznan (PL) et Tartu (EE) sous la direction de l'Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) a été publiée dans la revue scientifique "Journal of Applied Ecology".
Elle a réuni 464 échantillons de pollens permettant d'identifier la source d'alimentation des quatre espèces d'abeilles sauvages qui se nourrissent chacune différemment, indique le WSL mercredi.
Arbres et arbustes importants
L'hylaeus commune se montre la plus généraliste des quatre espèces dans son alimentation. Elle a utilisé pour ses larves le pollen de 81 espèces végétales provenant de 31 familles. Cette stratégie est toutefois coûteuse, car de nombreux types de pollen sont difficiles à digérer, voire toxiques.
Lorsque les espaces verts sont moins abondants, l'hylaeus récolte toutefois davantage de pollen sur les arbres ornementaux, principalement le sophora du Japon. "Cela montre qu'il est essentiel de maintenir une végétation diversifiée, en particulier d'arbres et d'arbustes urbains, pour assurer une alimentation adéquate des larves des espèces d'abeilles sauvages de notre étude", souligne le chercheur Joan Casanelles Abella, cité dans le communiqué du WSL.
Plusieurs stratégies à succès
D'anciennes études ont laissé supposer que l'urbanisation favorise plutôt les espèces d'abeilles généralistes. Cette nouvelle étude démontre cependant que d'autres stratégies d'alimentation peuvent être couronnées de succès.
Ainsi, l'osmie cornue et l'osmie rousse ont visité un grand nombre d'espèces végétales (respectivement 33 et 51), mais la grande majorité du pollen échantillonné dans leurs nids ne provenait que de quelques familles végétales. Les deux espèces ont préféré les arbustes et les arbres. L'osmie cornue a principalement butiné le saule, le pommier et l'érable, tandis que l'osmie rouge a privilégié le hêtre, le chêne et le noyer.
En outre, même des abeilles spécialistes au sens strict peuvent prospérer en ville si leur plante préférée est largement présente. C'est le cas de la chelostoma florisomne qui butine diverses espèces de renoncules, abondantes en ville.
Plantes indigènes et exotiques
Le fait que les plantes soient indigènes ou non n'a visiblement aucun impact sur les préférences des abeilles sauvages, indique le WSL. D'autres caractéristiques comme la valeur nutritive du pollen, la morphologie des fleurs ou la période de floraison sont bien plus déterminantes. Les abeilles sauvages modérément généralistes pourraient donc profiter de la présence de plantes indigènes et de plantes ligneuses exotiques dans les villes.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)