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Les députés neuchâtelois veulent limiter les cormorans
06.11.2024 – Les députés neuchâtelois ont approuvé mardi par 51 oui, 28 non et 18 abstentions une motion de députés interpartis demandant de maintenir "à un niveau supportable" la population de cormorans par le biais de mesures appropriées, afin de permettre la durabilité de la pêche professionnelle. Le texte a été rejeté par la plupart des Vert-e-s et des Vert'libéraux.
"Le développement des cormorans est exponentiel. Leur nombre atteint 3000 individus, qui mangent au total 492 tonnes de poisson par an", a expliqué l'auteure de la motion, Armelle von Allmen Benoit (PLR). "Il faut mettre ces chiffes en relation avec ceux de la pêche professionnelle, qui s'élèvent à 127 tonnes", a déclaré Laurent Favre, conseiller d'Etat en charge de l'environnement.
La motion demande aussi de mieux protéger les espèces de poissons menacées ainsi que leurs zones de frai, comme les écosystèmes de ces zones. Le texte veut que le canton s'inspire du canton de Berne et qu'il coordonne les mesures avec Fribourg et Vaud, riverains du lac de Neuchâtel.
Les pêcheurs bénéficient depuis 2020 d'un permis de chasse spécial cormoran. Ils ont la possibilité de protéger leurs engins de pêche avec des tirs à moins de 100 mètres des nasses et filets, de septembre à fin février.
Mais selon les motionnaires, c'est "inapproprié car c'est pendant cette période que les cormorans sont les moins nombreux et que la plupart des poissons sont en eaux profondes. La pression exercée par les cormorans est maximale de fin mars à fin août et c'est à cette période que les filets sont tendus à proximité de la rive ou dans une faible profondeur d'eau. Les pêcheurs doivent avoir la possibilité de se protéger également pendant cette période".
Amendement des Vert-e-s refusé
Stéphanie Skartsounis (Vert-e-s) a déposé un amendement, qui demandait d'étudier et d'intervenir sur les causes de l'effondrement des populations piscicoles. Son amendement a été refusé par 48 non, 41 oui et 8 abstentions.
Selon la députée, il est difficile d'établir une relation de causalité entre la baisse de rendement pour les pêcheurs et la population de cormorans. D'autres facteurs sont aussi en cause comme le rejet de pesticides et de micropolluants ou le réchauffement climatique, qui impacte le brassage des eaux du lac.
Le Conseil d'Etat n'était pas opposé à la motion. "Il faut maintenir l'effectif de cormorans à un niveau qui permet à la pêche professionnelle et à l'écosystème de s'équilibrer", a expliqué Laurent Favre. "Les pêcheurs ne comptent pas leurs heures pour ramener des prises faméliques. Des familles souffrent. Cette branche a besoin d'un coup de pouce", a-t-il ajouté.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)