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Les lacs et les rivières de Suisse manquent d'eau
09.04.2025 – Ce début d'année a été nettement trop sec pour les rivières et les lacs de Suisse. Ceux-ci ont atteint parfois des niveaux record et la situation n'est pas près de s'améliorer, avertit mardi MeteoNews. Si la sécheresse dure, cela pourrait avoir un impact sur la production d'électricité.
Le temps devrait rester sec au moins jusqu'à samedi, écrit le service météorologique privé sur son blog. La semaine de Pâques devrait être plus humide, avec des précipitations supérieures à la moyenne, surtout dans le sud.
MeteoNews juge cependant "très douteux, voire improbable" que ces pluies apportent une grande détente de la sécheresse, surtout dans le nord du pays. Les mois de mai, juin et juillet devraient à nouveau être globalement trop secs.
Des précipitations généralisées et durables seraient nécessaires pour que les niveaux des lacs et des rivières puissent se normaliser, confirme mardi l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), interrogé par Keystone-ATS.
Des orages isolés et locaux peuvent ponctuellement entraîner une hausse, mais n'ont guère d'influence au niveau suprarégional. Si la sécheresse dure, il faudra à nouveau s'attendre à des niveaux d'eau bas, ajoute-t-il.
Manque d'eau de fonte
Selon l'OFEV, le niveau des lacs de Zurich, de Brienz et de Constance est nettement sous la moyenne saisonnière à long terme. Celui de Bienne est légèrement en dessous. Les faibles niveaux des lacs et les bas débits des rivières sont notables, mais pas sans précédent, ajoute l'office fédéral, qui renvoie notamment aux printemps 2011 et 2020.
Selon la Confédération, le manque d'eau s'explique par une phase de sécheresse continue depuis le début de l'année, combinée à un hiver plus doux et moins enneigé que la moyenne.
Le faible débit a un impact direct dans les bassins versants plus petits ou situés à des altitudes moins élevées, comme ceux des lacs de Zurich ou de Brienz. Le lac Léman ou celui des Quatre-Cantons, dont les affluents viennent des sommets des Alpes et qui couvrent une grande superficie, affichent quant à eux des niveaux d'eau proche de la norme saisonnière à long terme.
Production d'électricité menacée
Les nappes phréatiques se situent elles aussi majoritairement dans la norme saisonnière. Celles qui sont principalement alimentées par les précipitations pourraient toutefois pâtir d'une sécheresse
prolongée. Le niveau bas des lacs et des rivières n'influence que celui des nappes phréatiques alimentées par des eaux de surface, précise l'OFEV.
Le déficit de précipitations et le manque de neige a aussi des répercussions sur le niveau de remplissage des barrages. Celui-ci est de 13% environ au plan national, ce qui est bien inférieur à la moyenne et proche du minimum absolu, selon MeteoNews.
Selon les derniers chiffres compilés par l'agence AWP, il était même de 12,6% en Valais, de 9,7% dans les Grisons et de 7,4% seulement au Tessin.
Si les prévisions se confirment et qu'il ne pleut pas abondamment ces prochains temps, il est à craindre que la production estivale des barrages suisse soit nettement inférieure à la moyenne, avertit MeteoNews.
Danger d'incendie limité
Les glaciers seraient quant à eux libérés de la glace très tôt. Combiné à un été très chaud, cela pourrait conduire à une nouvelle fonte record de glace. Et à un manque d'eau dans les régions de montagne.
Malgré la sécheresse, le danger d'incendie est limité dans une grande partie de la Suisse, selon la carte des dangers de la Confédération. D'après MeteoNews, il est notamment surprenant de constater que le sud présente un risque d'incendie de forêt important, bien que les précipitations y aient été supérieures à la
moyenne en 2025.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)