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Les marchés de Noël romands face au défi du Swiss made
04.12.2019 – A Montreux ou à Lausanne, les visiteurs pourront ainsi déguster du vin chaud 100% helvétique. Cette tendance au Swiss made gagne aussi peu à peu les autres produits.
(ATS/AGIR) - A Lausanne, le vin chaud 100% suisse est proposé sur plusieurs stands, mais pas encore sur l'ensemble du marché. "Nous faisons un premier test cette année qui semble concluant. Nous ferons donc du vin chaud 100% suisse et vaudois sur l'ensemble de Bô Noël en 2020", affirme Florian Schmied, directeur de l'événement.
A Montreux également, les visiteurs pourront déguster pour la première fois du vin chaud 100% suisse, un aboutissement après plusieurs années de négociations avec la filière viticole. "Cela fait dix ans que l'on veut faire notre propre vin chaud. Mais avant, les vignerons n'étaient pas prêts à vendre leur vin moins cher et à fournir la quantité nécessaire. Les mentalités ont changé", relève Yves Cornaro, directeur de Montreux Noël. Viticulteurs plus jeunes, plus ouverts aux innovations, plusieurs facteurs expliquent ce revirement. "Ils sont prêts à se diversifier pour écouler le surplus de leur récolte. Ce qui nous permet d'obtenir des prix acceptables pour faire du vin chaud", estime Yves Cornaro.
"Il est vrai que ce type de produit n'était pas ou peu proposé par les producteurs car la demande n'était pas présente", relève de son côté Nicolas Joss, directeur de Swiss Wine Promotion. Ainsi, les organisateurs d'événements se tournaient "automatiquement sur des produits d'entrée de gamme étrangers, par facilité et objectif de rentabilité", regrette-t-il.
La tendance du consommer local change la donne. "Les choses changent et la volonté de revenir vers des produits suisses, même si le coût de production est légèrement supérieur, nous démontre que les acteurs de ces activités festives veulent aussi défendre les vins suisses", se réjouit le responsable de la faîtière. "A l'origine, cette démarche a été développée il y a 5-6 ans à Lausanne suite à une volonté de l'organisateur et de l'Office des Vins Vaudois de ne proposer que des vins régionaux dans l'ensemble du marché, inclus le vin chaud. La proximité et surtout valorisation de produits vaudois était la ligne de conduite", explique Nicolas Joss. D'autres marchés de Noël suivent le mouvement. "Dans un contexte de société qui se préoccupe de plus en plus de l'origine des produits et de consommer local, cette démarche s'est naturellement développée sur d'autres marchés de Noël dont Montreux mais également dans des marchés plus régionaux", se félicite-t-il.
Si plusieurs milliers de litres sont écoulés chaque année sur les marchés de Noël, le développement du marché reste récent. "Les volumes ne sont pas encore significatifs", assure Nicolas Joss. Cette diversification profite en définitive surtout au consommateur, qui accède à un produit suisse et de qualité, estime-t-il.
D'ailleurs, le vin est loin d'être le seul concerné par la promotion du terroir. "Dans les points de restauration, 95% des produits sont suisses. Nous travaillons avec les bouchers et les fromagers de la région pour promouvoir leurs produits. C'est aussi ce que veulent trouver nos visiteurs", explique le directeur de Montreux Noël. A Lausanne, les produits locaux sont également à l'honneur, encouragé par la ville, les organisateurs et une dynamique locale "très forte", relève Florian Schmied. "Nous avons des commerçants lausannois et suisse qui prennent maintenant des chalets. Cette évolution prend du temps mais nous sommes extrêmement contents la direction prise". Et Florian Schmied de citer plusieurs exemples, comme les menus vaudois, un chalet dédié aux créateurs suisses et des restaurateurs "à 90% lausannois ou de la région". La conception même des chalets fait la part belle au local. "Nous travaillons avec du bois des forêts aux alentours et les bûcherons de la région", conclut M. Schmied.
Les retombées économiques des marchés de Noël sont difficiles à évaluer, touchant plusieurs segments du tourisme, comme l'hôtellerie, la restauration ou encore les commerces. A Montreux, elles sont estimées entre 32 et 35 millions de francs. A Lausanne, le montant des dépenses sur le marché est évalué à 5 millions et entre 9 et 12 millions en incluant les retombées indirectes, selon les estimations des organisateurs.
Auteur : ATS/AGIR