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L'OFAG veut plus de transparence sur l'homologation des pesticides
27.06.2019 – Alors que le glyphosate continue à faire parler de lui, l'Office fédéral de l'agriculture se dit prêt à faire un pas vers plus de transparence dans les processus d'homologation des pesticides.
(ATS) - Actuellement, un produit phytosanitaire n'est autorisé que s'il ne provoque pas d'effet collatéral inacceptable sur la santé des êtres humains et des animaux ou sur l'environnement, indique Florie Marion, porte-parole de l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG), à Keystone-ATS. Pour déterminer la conformité d'un produit aux prescriptions, l'OFAG mène une procédure, qui dure en moyenne entre deux et trois ans, en collaboration avec plusieurs offices fédéraux, explique Florie Marion. Mais il s'appuie également sur des études réalisées par l'Union européenne (UE) ou des entreprises de l'industrie agro-chimique. Or, l'OFAG ne communique pas ces dernières.
Dans un entretien avec swissinfo.ch, un responsable de l'office reconnaît des insuffisances. "Il y a un besoin de transparence supplémentaire. Aujourd’hui, on peut avoir le sentiment que des choses sont cachées", affirme Olivier Félix. Et de poursuivre: "C’était peut-être une erreur de notre part de ne pas communiquer plus activement. Nous étudions actuellement les mesures qui permettraient de donner plus d’informations au grand public."
Une de ces mesures serait d'ouvrir l'accès à certaines données récoltées dans le cadre des études préparatoires, précise Florie Marion. Seul problème: les données appartiennent aux entreprises qui les ont produites. En attendant, l'OFAG s'efforce de mieux communiquer. En février, il a notamment publié un tableau clair des ventes de produits phytosanitaires en Suisse.
Cette aspiration vers plus de transparence serait-elle liée à une pression politique? L'OFAG martèle qu'il n'en est rien. Ni les considérations politiques ni les considérations économiques n'entrent en ligne de compte dans les processus d'homologation, insiste Olivier Félix.
La question se pose toutefois avec la vague verte lors des élections locales ou encore le dépôt de deux initiatives populaires. L'une demande d'interdire l'utilisation des pesticides de synthèse dans la production agricole ainsi que pour l'entretien des sols et des paysages. Elle réclame aussi l'interdiction d'importer à des fins commerciales des denrées alimentaires qui contiennent des pesticides de synthèse ou qui ont été fabriquées à l'aide de ces produits.
L'autre initiative vise à garantir la qualité de l'eau potable. Les agriculteurs ne pourraient toucher de paiements directs qu'à la condition de respecter des exigences écologiques comme la préservation de la biodiversité, une production sans pesticides et des animaux nourris avec le fourrage produit dans l'exploitation.
Le Conseil national a recommandé mi-juin de rejeter les deux textes sans contre-projet. Les députés estiment que les initiatives vont trop loin et seraient délicates à mettre en oeuvre. Ils soulignent également que l'utilisation des produits phytosanitaires a reculé ces dernières années et que des produits ne répondant plus aux normes sont régulièrement retirés du marché.
Auteur : ATS