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L’origine des papillons (Lepidoptera), ordre d’insectes qui compte à ce jour 160'000 espèces décrites, est beaucoup plus ancienne qu’on ne le pensait jusqu’ici
22.10.2019 – C’est ce que révèle une étude menée par une équipe internationale de chercheurs comprenant un entomologiste du Muséum d’histoire naturelle de Genève et venant de paraître dans la revue PNAS.
Fondée sur une approche moléculaire, l’étude a permis de reconstituer l’arbre évolutif le plus complet et le plus robuste jamais établi à ce jour pour ce groupe d’insectes. Ainsi, informe le Muséum d’histoire naturelle de Genève mardi dans un communiqué, une des grandes surprises des analyses est de révéler que les papillons sont apparus il y a environ 300 millions d’années (Carbonifère), soit 100 millions d’années plus tôt que ne le pensaient jusqu’ici les entomologistes. Cette étude suggère que les Lépidoptères se sont diversifiés en même temps que les plantes à fleurs (Angiospermes). Les premiers papillons, expliquent les chercheurs, se nourrissaient probablement de plantes non vasculaires telles que les mousses (Bryophytes) avant de pouvoir se nourrir de nectar et leurs chenilles des feuilles de plantes à fleurs dès le Trias. L’étude précise que les papillons de jours sont en réalité des papillons de nuit ayant évolué vers un mode de vie diurne leur permettant de se nourrir du nectar des plantes à fleurs plus accessible le jour que la nuit.
Par ailleurs, alors qu’il était largement admis que les organes auditifs particuliers utilisés par de nombreuses espèces de papillons de nuit avaient évolué pour permettre aux insectes d’échapper aux chiroptères capables d’écholocation, le nouvel arbre phylogénétique révèle que de nombreuses lignées de papillons de nuit ont développé de tels organes auditifs de manière indépendante bien avant l’apparition des premières chauves-souris au Tertiaire. Ces organes, note le communiqué, auraient ainsi pu avoir une autre fonction, par exemple dans la reconnaissance de partenaires sexuels ou bien la détection des sons émis par d’autres prédateurs, avant de devenir des organes cruciaux pour détecter la présence de chauves-souris et échapper ainsi à leurs plus redoutables prédateurs, souligne le communiqué.
Accès à l’article scientifique: https://www.pnas.org/content/early/2019/10/15/1907847116
AGIR/SP
Auteur : AGIR/SP