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Loup - Les cantons de montagnes et les paysans demandent plus de mesures
23.02.2023 – Les propositions du Conseil fédéral visant à faciliter le tir du loup ont reçu un accueil positif lors de la procédure de consultation, surtout de la part des cantons de montagnes concernés. Ceux-ci, tout comme les paysans, demandent toutefois des mesures plus étendues.
Etant donné l'augmentation de la population des loups en Suisse, le Conseil fédéral veut faciliter sa régulation lors d'une révision partielle de l'ordonnance sur la chasse. L'entrée en vigueur est prévue pour la saison d'estivage 2023. La consultation s'est terminée jeudi.
Une nouvelle mesure prévoit d'autoriser le tir de loups isolés, c'est-à-dire qui ne vivent pas en meute, également sur le territoire d'une meute. Le seuil de dommage permettant le tir doit être abaissé de dix à huit animaux de rente attaqués.
Les loups isolés qui représentent un grave danger pour l'homme pourront dorénavant aussi être abattus immédiatement. L'aval del'Office fédéral de l'environnement (OFEV) ne sera pas nécessaire. Il deviendra aussi possible de tirer un jeune loup, né l'année précédente, ayant causé des dégâts ou représentant un grave danger, pour autant que la population dans la région soit assurée.
La catégorie des "dommages importants" est élargie. Outre les animaux tués, seront désormais également pris en compte les vaches, chevaux et les lamas gravement blessés par un loup. Sur ce point, la majorité des milieux consultés demande une définition claire des "blessures graves".
L'USP veut un seuil plus bas
Pour la Conférence gouvernementale des cantons alpins (CGCA), les propositions du Conseil fédéral ne vont pas assez loin. Les propositions pour la régulation des meutes nuisibles sont insuffisantes. Les objectifs ne seront pas atteints et il n'y aura pas d'amélioration en vue de la saison d'estivage 2023.
L'Union suisse des paysans (USP) juge la révision comme positive, mais insuffisante. Elle aimerait voir le seuil des dommages abaissé à cinq animaux attaqués, au lieu de huit. Les modifications doivent, selon elle, entrer en vigueur pour la saison de pâture, et pas, comme prévu, le 1er juillet. L'USP demande aussi que l'OFEV se prononce rapidement sur les demandes de tir.
Le canton de Berne demande que la Confédération participe financièrement à la mise en oeuvre de l'application. Sans quoi, la volonté politique risque de se heurter à la réalité budgétaire.
Schwyz, Lucerne, Appenzell Rhodes-Intérieures et Bâle-Campagne saluent les modifications prévues.
Miser sur la protection des troupeaux
La réaction est également positive du côté de l'Association suisse des professionnels de l'environnement (ASEP). Il faudra toutefois être attentif à la mise en oeuvre pratique de la protection des troupeaux. La Société forestière suisse fait, elle aussi, bon accueil des propositions du Conseil fédéral. Tout comme la
Fédération suisse des bourgeoisies et corporations.
La Protection suisse des animaux (PSA) insiste pour qu'il soit garanti que, lors de l'abattage de jeunes loups, la population locale de loups ne soit pas menacée. Tout comme la PSA, l'association CHWOLF mise sur des mesures de protection des troupeaux. Lorsque celle-ci est mise en place correctement, elle fonctionne impeccablement. L'association dit aussi craindre des tirs erronés.
D'autres associations de protection des animaux approuvent en grande partie les modifications. Elles insistent toutefois pour que la base légale ne laisse pas trop de place à l'interprétation.
La Confédération doit participer à 100% aux mesures de protection des troupeaux et aux dommages sur les animaux de rente causés par les grands prédateurs, estime pour sa part le parti Vert'libéral, qui salue en grande partie les mesures présentées. Le PS demande lui aussi un soutien financier.
Au moment du lancement de la consultation, le 9 novembre dernier, le Conseil fédéral indiquait qu'au moins 180 loups et 20 meutes vivaient en Suisse. Actuellement, le Parlement examine un nouveau projet de modification de la loi fédérale sur la chasse. Le texte permettra une régulation proactive de la population de loups. La révision de l'ordonnance doit désamorcer la situation jusqu'à l'entrée en vigueur de la nouvelle loi.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)