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Lutte contre la cochenille farineuse: mini-guêpes à la rescousse
08.06.2022 – Le recours aux lâchers de guêpes parasites pour lutter contre la cochenille farineuse en Valais est "très encourageant", a indiqué le conseiller d'Etat Christophe Darbellay au Grand Conseil en réponse à une interpellation sur le sujet. Une demande pour réitérer l'exercice en 2022 va être déposée auprès de la Confédération.
Pour lutter contre la cochenille farineuse qui s'attaque aux arbres fruitiers sur les communes de Saxon et Riddes, le Valais a lâché en 2021, sur certaines parcelles, des minuscules guêpes qui parasitent naturellement l'insecte. Une expérience de lutte biologique menée en collaboration avec le Centre international pour l'agriculture et les sciences biologiques (CABI) et Agroscope.
"Le taux de parasitisme était de 28 % dans les pommiers et de 25 % dans les abricotiers, ce qui est très encourageant", souligne Christophe Darbellay dans sa réponse. A terme, les populations de cochenilles farineuses pourraient être régulées uniquement par ces petites guêpes. Il ne serait plus nécessaire d’avoir recours à des insecticides.
Cette lutte biologique "permettra d’éviter des dégâts économiques significatifs", note encore le conseiller d'Etat. Actuellement, les lâchers ne peuvent être effectués que dans les régions où les micro-guêpes ont été décelées (Riddes, Saxon). Une demande va être déposée prochainement auprès de l’Office fédéral de l'agriculture (OFAG) pour reconduire l'expérience en 2022, a annoncé Christophe Darbellay.
Pas d'impact sur la biodiversité
Selon le chef du département de l’économie et de la formation dont dépend le service de l'agriculture, cette guêpe d'environ 1 millimètre de long "est probablement arrivée en même temps que la cochenille farineuse". Elle se déplace peu et principalement à l’intérieur de la ligne des arbres et ne parasite que cet insecte. "Il n’y a donc pas d’impact négatif attendu sur la biodiversité", relève Christophe Darbellay.
Le lâcher de ces guêpes permet "d’augmenter la population déjà existante et d’accroitre ainsi son efficacité en tant qu’antagoniste de la cochenille", expliquait le canton l'été passé. Elles ont en outre déjà été utilisées "avec succès comme agent de lutte biologique aux Etats-Unis
Les exploitants des parcelles concernées avaient accepté de renoncer à tout traitement existant (produits de synthèse et huile de paraffine avec autorisations provisoires) durant le temps de l’expérience.
Financé par l'OFAG
La cochenille farineuse provoque des dégâts considérables aux fruits qui ne sont plus commercialisables. L'insecte est présent en Valais depuis environ cinq ans. Le projet "Développement de la lutte biologique contre la cochenille farineuse dans les cultures arboricoles en Suisse" financé par l’OFAG, porté par le CABI en collaboration avec Agroscope et le Canton du Valais a débuté en 2020.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)