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Lutte contre le gaspillage alimentaire
12.03.2020 – Le Conseil des Etats a transmis ce jeudi par 33 voix contre 12 une motion du National chargeant le Conseil fédéral de prendre des dispositions pour sauver des denrées alimentaires à la fermeture des magasins.
(ATS/AGIR) - Les aliments encore propres à la consommation devraient pouvoir être remis gratuitement à des organisations certifiées ou à des personnes. Pour l'instant, un grand nombre de ces denrées est rendu impropre à la consommation par l'ajout de poudre à lessive, de marc de café et autres dénaturants.
La France, l'Italie et la République tchèque imposent aux supermarchés de faire don des excédents de denrées alimentaires à des organisations caritatives. En Suisse, la population est très sensibilisée depuis des années à la nourriture jetée à la poubelle alors qu'elle pourrait encore être consommée, et elle attend du monde politique qu'il prenne des mesures, justifiait la conseillère nationale Martina Munz (PS/SH) dans sa motion.
C'est dans l'intérêt du commerce de détail, a soutenu Maya Graf (Verts/BL) au nom de la commission. Cela assurerait une gestion plus consciencieuse de ce genre de denrées, tout en évitant les frais liés à leur élimination. C'est d'autant plus nécessaire que le gaspillage de denrées alimentaires propres à la consommation est éthiquement problématique.
Une minorité UDC/PLR a combattu la motion notamment par refus d'une obligation de redistribution. La lutte contre le gaspillage est très importante et les dates de péremption sont un problème, mais cela ne justifie pas une telle intervention dans la liberté du commerce de détail. En outre, les restaurateurs ne seraient pas concernés, ce qui créerait une inégalité, a critiqué Hannes Germann (UDC/SH).
Tout le monde veut la même chose, il ne s'agit pas d'obliger les commerçants à redistribuer, mais de leur faciliter la tâche, a relevé Adèle Thorens (Verts/VD). Ce serait un signe de reconnaissance pour les associations qui s'occupent de redonner les marchandises et pour les bénéficiaires nécessiteux qui en profitent, a abondé Elisabeth Baume-Schneider (PS/JU).
Le Conseil fédéral est aussi d'avis qu'il faut légiférer, a expliqué le ministre de la santé Alain Berset. Les yoghourts peuvent sans problème être consommés au-delà de la date de consommation minimale, mais d'autres produits ne sont pas sans risque après la date limite de consommation. Ils ne peuvent donc pas être redistribués pour l'instant.
Une révision minime de la loi sur les denrées alimentaires permettrait d'autoriser la redistribution à des organisations capable d'évaluer les risques.
Auteur : ATS/AGIR