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Mécontentement après les coupes prévues dans l'agriculture
25.01.2024 – Le Conseil fédéral souhaite réduire de 2,5% - soit 347 millions de francs - les dépenses en faveur de l'agriculture pour les années 2026 à 2029. Ceci en raison des mesures d'économies décidées dans le cadre du budget 2024. Les coupes et transferts prévus passent mal.
L'agriculture devrait recevoir un total de 13,67 milliards de francs pour les années 2026-2029, soit 2,5% de moins par rapport à la période 2022-2025.
Le Conseil fédéral veut davantage soutenir l'adaptation de la production agricole au changement climatique et consacrer plus d'argent aux améliorations structurelles agricoles, à la sélection de variétés résistantes aux maladies et à la protection durable des végétaux. Les moyens nécessaires seraient mis à disposition via une réaffectation de certaines dépenses.
Paysans et camp bourgeois opposés
Au terme de la consultation, l'Union suisse des paysans (USP) s'oppose aussi bien à la réduction du budget agricole qu'à la réaffectation des fonds du budget des paiements directs. Et les améliorations structurelles dans l'agriculture devraient passer par une hausse des moyens et non par une réaffectation, estime l'union.
La mise en ½uvre de directives plus strictes dans le domaine des substances nutritives, de la promotion de la biodiversité ou de la protection phytosanitaire entraîne une baisse des rendements, un surcroît de travail et une augmentation des risques dans la production, calcule l'USP.
A cela s'ajoute le renchérissement général. Un crédit-cadre stable pour l'agriculture - par rapport à l'enveloppe financière 2022-2025 - équivaudrait donc déjà à une réduction, poursuit l'USP.
De plus, les dépenses de 3,6 milliards de francs par an de la Confédération pour l'agriculture sont constantes depuis près de vingt ans. Les 2,8 milliards de paiements directs sont liés à des prestations claires des familles paysannes. Enfin, le revenu paysan est toujours largement inférieur au niveau du revenu de référence.
L'UDC reprend ce point: le parti demande une rémunération qui assure la survie des familles paysannes à long terme. Dans un contexte de crises complexes, l'agriculture productrice doit être renforcée de manière globale. L'UDC rejette le projet et exige comme l'USP le maintien de l'enveloppe financière de 2022 à 2025.
Pour le PLR, le bon sens commande de ne pas augmenter les exigences tout en réduisant les moyens. Au nom de la neutralité des coûts, les libéraux-radicaux demandent que l'augmentation prévue pour les améliorations structurelles soit compensée dans le cadre du budget agricole existant, comme le propose le projet.
Selon les Vert'libéraux, le projet n'aborde pas suffisamment les subventions dommageables à la biodiversité. Il est notamment incompréhensible que la promotion des ventes de viande ne soit pas réduite. Les mesures structurelles ne doivent en aucun cas conduire à une production plus intensive et devraient davantage profiter à la production végétale, écrit le PVL dans sa réponse. Le Centre n'a pas pris position.
Améliorations structurelles sous examen
Le PS et les Verts rejettent eux aussi les mesures d'économie dans les paiements directs. Les efforts des agriculteurs pour une production aussi durable que possible doivent être indemnisés de manière équitable et la planification doit être sûre, estime le PS.
Il est tout aussi nécessaire d'adapter ou d'éviter certains paiements, notamment les subventions que le parti considère comme nuisibles à la biodiversité, dont le soutien à la promotion des ventes de produits animaux.
L'Alliance-Environnement, qui regroupe Greenpeace, Pro Natura, l'ATE et le WWF, soutient le principe selon lequel l'agriculture participe aux efforts d'économie de la Confédération. Elle rejette cependant l'augmentation des moyens pour les améliorations structurelles. Ceci contredit la cohérence politique et empêche un changement vers une agriculture efficace en termes de ressources.
Le PS et les Verts estiment également que l'augmentation des moyens pour les améliorations structurelles agricoles cimente des structures obsolètes. L'examen des dommages causés à la biodiversité par cette subvention n'a d'ailleurs pas encore été fait, soulignent les deux partis de gauche.
En cas de hausse des moyens, davantage d'exploitations devraient pouvoir en profiter. Et les exigences devraient impérativement être adaptées pour être cohérentes avec les objectifs de la politique agricole et alimentaire, ajoute le PS.
Les Verts demandent en outre que la promotion des ventes soit réorganisée et orientée vers une production adaptée au site et une alimentation saine. Les contributions à l'assurance récolte doivent être liées à une adaptation au changement climatique.
Economiesuisse soutient le projet du Conseil fédéral: compte tenu de la situation de la Confédération en matière de politique financière, la proposition est pragmatique.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)