Main Content
Possibilités de coopération entre producteurs agricoles suisses
26.09.2024 – Les producteurs agricoles suisses doivent pouvoir coopérer afin de constituer un "contre-pouvoir" face à la concentration des acheteurs. Le National a adopté jeudi une motion de Hans Jörg Rüegsegger (UDC/BE) en ce sens. Il a aussi accepté une motion de Martina Munz (PS/SH) allant dans la même direction.
Les manifestations des paysans cet hiver montrent le grand mécontentement qui règne dans l'agriculture, ont rappelé les deux motionnaires. Parmi les principales revendications figurent des prix équitables et une répartition juste de la valeur ajoutée tout au long de la chaîne de création de valeur.
Les structures de marché actuelles, qui présentent des déséquilibres considérables tout au long de la chaîne de valeur ajoutée, contribuent largement à la pression sur les prix et aux problèmes de revenus des agriculteurs. Nombre d'entre eux se retrouvent "démunis" face aux deux entreprises de commerce de détail que sont Migros et Coop, qui détiennent environ 80% des parts de marché. Leur pouvoir de négociation et leurs parts de valeur ajoutée ne cessent de croître, tandis que les parts des producteurs diminuent.
Le Bernois a donc plaidé pour des mesures visant à instaurer un "contre-pouvoir", alors que le droit des cartels ne prévoit pour l'instant rien de tel. Mme Munz demande, elle, une meilleure observation du marché dans le domaine agricole, afin de bénéficier de plus de transparence. Il s'agit de "renforcer la position des agriculteurs soumis à des rapports de force inégaux". La Schaffhousoise, qui effectuait sa dernière session au Parlement, a été applaudie à la fin de son intervention.
Des possibilités existent déjà
Opposé, le Conseil fédéral a estimé que les possibilités existantes sont suffisantes. Pour contrebalancer les structures asymétriques du marché, la loi sur l'agriculture permet des mesures d'entraide collectives, prises par des interprofessions et des organisations de producteurs de droit privé, a illustré le ministre de l'agriculture Guy Parmelin.
En outre, les organisations de producteurs d'un produit ou d'un groupe de produits ou des branches concernées peuvent publier, à l'échelon national ou régional, des prix indicatifs fixés d'un commun accord par les fournisseurs et les acquéreurs, sous conditions.
Par ailleurs, la situation du marché varie selon le produit. Le ministre a enfin défendu la protection de la concurrence, qui est la tâche réglementaire la plus importante dans une économie de marché.
Concernant la transparence, M. Parmelin a estimé qu'une observation existe déjà pour les principaux produits agricoles. De plus, des travaux sont déjà en cours pour évaluer l'état de la transparence des prix. Il convient d'attendre les résultats des analyses avant de prendre de nouvelles mesures. Sans succès: la motion de M. Rüegsegger a été adoptée par 161 voix contre 22, celle de Mme Munz par 120 voix contre 57.
Le Conseil des Etats doit encore se prononcer sur les deux textes.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)