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Pour la première fois, une tique tropicale géante a transmis le typhus à un éleveur de chevaux allemand
15.08.2019 – En juin dernier, des chercheurs avaient annoncé que de telles tiques du genre Hyalomma avaient passé l'hiver en Allemagne.
(ATS/AGIR) - L'agent infectieux, la bactérie Rickettsia aeschlimannii, a pu être identifié dans la tique qui a mordu l'homme fin juillet, a indiqué mercredi l'Université d'Hohenheim (D). Ce dernier, un éleveur de chevaux de la région de Siegen, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a pu être soigné aux antibiotiques. "Nous savons maintenant avec certitude que les tiques Hyalomma mordent aussi les humains et qu'une transmission du typhus est possible", a indiqué Ute Mackenstedt, parasitologue à l'Université d'Hohenheim.
Le typhus est un groupe de maladies dû à des bactéries de la famille des rickettsies. Il peut être transmis par des poux, des puces ou également des tiques. Forte fièvre, éruption cutanée, maux de tête, frissons, toux, vomissements, sensation de brûlure et douleurs articulaires en sont les principaux symptômes. Jusqu'au milieu du XXe siècle, c'était une maladie dévastatrice pour les humains.
Ces tiques tropicales ont selon toute vraisemblance été importées d'Afrique par des oiseaux migrateurs. Les parasites du genre Hyalomma - deux à trois fois plus gros que les tiques indigènes - avaient déjà été repérés en 2018 en Allemagne. D'autres ont été trouvées ce printemps sur des chevaux en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et en Basse-Saxe, alors que les oiseaux migrateurs n'étaient pas encore de retour, ce qui indique qu'elles ont pu passer l'hiver sous nos latitudes. Au total, 50 specimens ont déjà été trouvés en Allemagne cette année, contre 35 l'année dernière. Il est possible que ces tiques survivent dans des étables ou qu'elles aient été importées via des transports de foin ou de fourrage. Elles sont très résistantes à la sécheresse, contrairement aux espèces européennes.
Les tiques Hyalomma, reconnaissables à leur taille et à leurs pattes annelées, ont en outre pour caractéristique de poursuivre activement les animaux à sang chaud sur des dizaines de mètres. Elles sont présentes dans des zones arides à semi-arides d'Afrique, d'Asie et du sud de l'Europe, Turquie, Espagne, Italie et France notamment. Elles peuvent transmettre différentes maladies, notamment la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et des rickettsioses. En Suisse également, des chercheurs de l'Université de Neuchâtel avaient signalé en 1975 déjà la présence occasionnelle de tiques Hyalomma amenées par des oiseaux migrateurs. Leurs possibilités de multiplication sont toutefois limitées du fait que pour se reproduire, le mâle et la femelle doivent se trouver sur le même animal-hôte et qu'ils n'ont qu'un cycle de reproduction par année.
Auteur : ATS/AGIR