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Quarante-huit loups ont été tirés dans les Grisons
10.03.2025 – Les gardes-faune grisons, en collaboration avec des chasseurs, ont abattu 48 loups entre septembre 2024 et janvier 2025. Cela permettra de réduire les attaques sur les animaux de rente durant la prochaine saison de pâturage, a annoncé lundi le canton.
L'office cantonal de la chasse et de la pêche a ciblé un certain nombre de loups, dont la meute du Fuorn établie dans le Parc national suisse. Il estime que cette meute est désormais complètement éliminée.
Pétition
En octobre dernier, des organisations de protection de la nature ont déposé une pétition qui demande de renoncer à l'élimination de la meute du Fuorn. Elles estiment que la décision de tuer toute la meute est "totalement disproportionnée", ne tient pas compte du statut particulier du Parc national, qu'il n'y a pas eu de pesée des intérêts en présence et qu'aucune solution alternative n'a été recherchée.
Le Parc national suisse a demandé à l'OFEV de pouvoir prendre position sur la demande d'élimination de la meute du Fuorn. L'OFEV a renoncé à entendre son avis, indique le Parc national dans une prise de position publiée lundi. Le parc "regrette vivement qu'il n'ait pas été possible de trouver une solution plus constructive, qui soit également conforme aux objectifs du Parc national inscrits dans le droit fédéral".
Connaissances scientifiques
Le Parc national "ne s'oppose pas fondamentalement à l'abattage de certains loups causant des dommages et à une régulation". La gestion du loup doit toutefois reposer sur des connaissances scientifiques, estime le parc. Selon lui, l'abattage de l'ensemble de la meute du Fuorn "constitue une violation de la protection des processus naturels dans le Parc national".
Le Parc national demande pour la gestion future du loup "plus de connaissances en biologie de la faune, plus de protection des troupeaux et surtout plus de discernement". Il se dit prêt à collaborer à ce processus sur le plan scientifique et technique.
La meute du Fuorn a tué deux bovins à l'extérieur du Parc national. La commission de recherche du Parc national a toutefois souligné qu'au moins un des deux bovins a été tué par une jeune louve qui ne faisait plus partie de cette meute. Le Parc national est une zone strictement protégée. Les loups de la meute du Fuorn ne pouvaient être abattus qu'en dehors des limites du parc.
Deux meutes "n'existent plus"
Le canton part du principe que les meutes du Vorab et du Fuorn "n'existent plus". La situation n'est pas encore claire concernant la meute du Lenzenhorn, a indiqué Arno Puorger, chef de la division des grands prédateurs à l'office de la chasse et de la pêche.
Dans les six autres meutes de Stagias, Moesola, Calderas, Muchetta, Rügiul et Älpelti, 17 loups ont été abattus. Un loup isolé a aussi été tué dans la région de Rheinwald.
En 2024, 213 attaques (267 en 2023) d'animaux de rente ont été recensées dans le canton qui a comptabilisé 11,5 meutes. Trois meutes transfrontalières sont comptées comme une demi-meute, précise l'office. Trois nouvelles meutes se sont formées. L'office a constaté la présence d'environ 70 louveteaux dans les meutes.
Tirs de régulation autorisés par l'OFEV
Les tirs de régulation dans les Grisons ont été autorisés par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Quarante-quatre loups ont été abattus par les gardes-faune, les quatre autres par des chasseurs. Ces derniers ont dû participer à une soirée d'information pour pouvoir participer aux tirs de régulation.
Selon le canton, la régulation proactive est nécessaire pour réduire les attaques durant la saison de pâturage. L'objectif est d'arriver à une coexistence durable entre l'homme et le loup. Malgré un nombre de tirs plus élevés qu'en 2023, la population de loups "reste assurée", selon l'office.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)