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Scrutin sur la responsabilité environnementale: fossé gauche-droite
28.03.2025 – La votation du 9 février sur la responsabilité environnementale a été marquée par un clair fossé gauche-droite. Les personnes de gauche ont voté majoritairement pour l'initiative. Celle-ci a été moins bien accueillie au centre et clairement rejetée à droite.
En pareille situation, l?initiative n'avait aucune chance, relève vendredi l'analyse VOX. Les deux camps ont réussi à mobiliser presque autant, surtout du côté des Vert-e-s et du PLR.
Les opposants au texte ont surtout critiqué sa "radicalité" ainsi que la crainte de conséquences négatives pour la Suisse en tant que site économique. Si beaucoup reconnaissent la nécessité d'agir dans le domaine environnemental, des réflexions sur le coût de la vie ou la restriction du niveau de vie auquel ils sont habitués ont prévalu.
L'initiative "Pour une économie responsable respectant les limites planétaires" exigeait que la consommation de ressources et l'émission de polluants par l'économie soient d'un niveau garantissant que les bases naturelles de la vie soient conservées. L'électorat suisse l'a rejetée à près de 70%.
Forte mobilisation "complètement à droite"
La forte mobilisation de personnes "complètement à droite", qui rejetaient majoritairement le projet, a contribué à la faible part de "oui" au niveau national, détaille VOX. Ce sont elles qui ont le plus participé à la votation. La mobilisation a par contre été faible au centre de l'échiquier politique.
La conscience écologique a été un autre facteur important dans la décision devote. Les personnes qui accordent plus d'importance à la protection de l'environnement qu'à la prospérité économique ont clairement voté en faveur de l'initiative, tandis que celles qui jugent cette prospérité prioritaire ont été une vaste majorité à la rejeter.
La confiance envers les associations écologistes et les activistes pour le climat a elle aussi joué un rôle: les personnes ayant une confiance très élevée dans ces acteurs ont clairement accepté l'initiative.
"Impossible à appliquer"
Les principaux motifs du "non" ont visé la mise en oeuvre de l'initiative. Les votants qui y étaient hostiles ont argumenté que l'initiative était "trop extrême ou absolument impossible à appliquer".
De même, un nombre relativement élevé d'opposants au texte a craint des conséquences économiques négatives. L'électorat a cependant reconnu la pression exercée sur l'environnement, ce qui se manifeste entre autres par le fait que certains arguments pour l'initiative ont obtenu des taux d'approbation supérieurs aux arguments contre l'initiative.
Bien que de nombreux votants pour le "non" estiment que la destruction de l'environnement se manifeste dès aujourd'hui notamment sous la forme d'événements météorologiques extrêmes et que les grandes entreprises devraient assumer plus de responsabilité pour leurs influences négatives dans ce domaine, ces mêmes personnes, au moment de juger l'initiative, ont accordé plus de poids au développement économique et au coût de la vie.
Faible participation
Comparé sur le long terme, le taux de participation à cette votation a été faible (38%). Les titulaires du droit de vote ont jugé l'initiative d'une importance moyenne.
L'enquête a été menée auprès de 3'437 personnes par l'institut de sondage gfs.bern et financée par la Chancellerie fédérale.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)