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Sensibilisation aux antibiotiques dans les exploitations à Fribourg
20.11.2024 – Le projet ReLait a suscité des efforts jugés payants pour réduire les antibiotiques dans les exploitations laitières fribourgeoises, même si l'objectif principal n'a pas été atteint. Il a mobilisé 150 d'entre elles, désireuses d'instaurer des stratégies de prévention en faveur de la santé animale.
Le constat a été posé mercredi à la Ferme-Ecole de Grangeneuve, à Posieux, en présence notamment du conseiller d'Etat Didier Castella, chargé de l'agriculture. Des améliorations de la situation sanitaire des exploitations participantes existent, malgré une absence de réduction "statistiquement significative" des
antibiotiques.
Lancé en 2017 par Grangeneuve, sous l'impulsion de producteurs soucieux de la santé animale, avec des partenaires comme l'Université de Berne et la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires de Zollikofen (BE), le projet ReLait visait à encourager les exploitations à adopter de bonnes pratiques.
Impact économique évalué
Jusqu'en 2023, selon le communiqué de la Direction de l'agriculturem(DIAF), les exploitations laitières participantes ont pu sélectionner et appliquer des stratégies de prévention issues d'un catalogue de 17 mesures cherchant à réduire les risques de maladies et, par conséquent, l?usage d'antibiotiques.
Chaque exploitation avait l'opportunité de calculer ses coûts annuels de production à trois reprises pendant le projet. L'idée consistait à évaluer l'impact économique de telles pratiques. Dans la foulée, Didier Castella a rappelé le but affiché de ReLait.
Le projet visait à "trouver le bon équilibre entre une production minimale garantissant l'objectif d'auto-approvisionnement et un potentiel économique qui permette à chacun de vivre correctement, avec une perspective globale de santé autant pour les êtres humains que pour les animaux et l'environnement".
Objectif principal non atteint
Pour favoriser l?implication des producteurs tout au long du projet, des mesures spécifiques ont été instaurées sur les plans du conseil et de la communication. Au niveau du conseil, des cercles de travail et des fiches techniques ont été créés, permettant aux producteurs d'échanger leurs expériences et d'apprendre les uns des autres.
L'objectif principal de diminuer l'utilisation des antibiotiques sur les exploitations participant au projet n'a toutefois pas pu être validé scientifiquement, en raison de l'absence de variation significative. Le constat s'explique en raison de trois facteurs, ont relevé les intervenants.
Premièrement, la méthodologie retenue a conduit à ce que la qualité des données ne permette pas des analyses statistiques fiables. Deuxièmement, l'importante variation dans les résultats individuels démontre l'influence de facteurs externes, indépendants des stratégies mises en place sur le recours ou non aux antibiotiques.
Efforts à poursuivre
Finalement, la plupart des exploitations qui ont annoncé de manière volontaire leur participation au projet étaient déjà convaincues et avaient déjà intégré certaines "bonnes pratiques" avant le début du projet. Reste que ReLait a permis de sensibiliser les exploitations laitières du canton de Fribourg.
Grangeneuve va poursuivre ses efforts de conseil et de formation en retenant trois axes: accompagner les agriculteurs dans la prévention des maladies et de la santé du bétail, favoriser les échanges entre les domaines agronomique et vétérinaire, et poursuivre un dialogue constructif avec tous les acteurs de la filière laitière.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)