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Sites d'abeilles sauvages souvent hors des aires protégées
12.06.2023 – Une grande partie des sites propices aux abeilles sauvages en Suisse se trouvent souvent en dehors de zones protégées. Ces abeilles sont essentielles à de nombreuses fonctions de l'écosystème, notamment la pollinisation des plantes.
Environ 600 espèces d'abeilles sauvages sont recensées en Suisse. Près de la moitié d'entre elles figurent sur la liste rouge des espèces animales menacées, a indiqué lundi l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL).
Un des problèmes des abeilles sauvages est le manque d'habitats et on ne sait pas encore très bien dans quelle mesure elles profitent des aires protégées. "Lorsque l'on délimite des aires protégées, on s'intéresse généralement aux vertébrés ou aux plantes, pas aux insectes", explique l'écologue Joan Casanelles-Abella.
Près de 3350 sites analysés
Les chercheurs du WSL et d'autres institutions ont analysé les données de près de 3350 sites sur lesquelles les abeilles sauvages ont été recensées. Ils ont défini comme points chauds les sites comptant un nombre particulièrement élevé d'espèces sauvages.
En plaine, ces points chauds se caractérisent par une grande diversité d'espèces, mais pas d'espèces rares et très spécialisées. En montagne, par contre, les scientifiques ont identifié des sites avec des espèces d'abeilles sauvages rares et spécialisées, mais la diversité des espèces y est généralement plus faible qu'en plaine.
Les scientifiques ont aussi analysé dans quelle mesure ces points chauds coïncident avec des aires protégées. "Dans le Parc national, le recoupement est bon", souligne Joan Casanelles-Abella. La moitié des points chauds en montagne se trouvent dans des aires protégées.
A surveiller de près
Sur l'ensemble de la Suisse, plus de 75 % des sites particulièrement riches en espèces et une bonne moitié des sites abritant des espèces uniques se situent toutefois en dehors des aires protégées. "Ces points chauds non protégés doivent au moins être surveillés de près, mais il est encore mieux de les inclure dans le réseau des aires protégées existantes, si cela est possible", souligne le scientifique du WSL.
Les points chauds en montagne inquiètent aussi les chercheurs, même s'ils sont situés dans des aires protégées. "C'est surtout en haute altitude que le changement climatique progresse rapidement. Dans les Pyrénées, on voit déjà que des espèces disparaissent", souligne Joan Casanelles-Abella.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)