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Succès pour le projet mené sur la rivière du Boiron de Morges
17.06.2022 – Le projet lancé il y a 18 ans dans le bassin versant du Boiron, à l'ouest de Morges (VD), dans le but de lutter contre la pollution des eaux par les produits phytosanitaires, est un succès. Il a, d'une part, largement contribué à l'amélioration de la qualité des eaux de la rivière et, d'autre part, confirmé l'efficacité de mesures agricoles ciblées, a indiqué vendredi le canton.
Initié en 2005 par la Direction générale de l'environnement (DGE) du canton de Vaud, le projet-pilote a été cofinancé par la Confédération et l'Etat de Vaud. Il a réuni un large éventail d'acteurs, parmi lesquels une trentaine d'exploitants agricoles, treize communes du bassin versant du cours d'eau ainsi que deux offices fédéraux, rappelle le gouvernement dans un communiqué.
Le projet a bénéficié d'un financement de quatre millions de francs assuré par le Canton, la Confédération et les communes.
A l'époque, les eaux du Boiron présentaient des résultats qui ne satisfaisaient pas les critères de qualité espérés, ajoute-t-il. La rivière morgienne faisait partie des cours d'eau vaudois où de nombreux produits phytosanitaires étaient détectés: la qualité biologique de l'eau s'en ressentait, passant de bonne à l'amont à très mauvaise à l'embouchure dans le lac.
Trois mesures principales
Du côté agricole, trois mesures distinctes ont permis de réduire le transfert d'herbicides dans le Boiron, expliquent les services de Béatrice Métraux. Premièrement, l'installation d'une station collective de lavage a contribué à une "diminution drastique" des pertes dues au nettoyage des pulvérisateurs.
"Grâce à un traitement en circuit fermé, cette installation novatrice dans le canton a permis à une trentaine d'exploitants agricoles d'effectuer près de 10'000 lavages", précisent-ils.
Deuxièmement, diverses mesures de substitution, suppression ou réduction des herbicides, combinées à des désherbages mécaniques sur un total de 600 parcelles (1000 hectares) ont permis de réduire les pertes directement dans les champs. Et troisièmement, des formations continues ont été proposées aux agriculteurs par les conseillers de la Direction générale de l'agriculture et de la viticulture (DGAV) et de Prométerre tout au long du projet.
Environ 600 échantillons analysés
En charge du suivi de la qualité des eaux, la DGE a analysé quelque 600 échantillons durant toute la durée du projet pour dépister la présence de plus d'une centaine de substances. "D'un point de vue biologique, les analyses ont graduellement constaté une amélioration de la situation avec le retour de plusieurs espèces d'insectes aquatiques sensibles en aval du cours d'eau", conclut-elle.
"Le projet Boiron aura contribué à faire rayonner ce cours d'eau au-delà des frontières de son bassin versant avec des mesures reprises ailleurs en Suisse. Remplissant ses objectifs initiaux, le projet a aussi démontré l'efficacité d'une approche qui prend en considération à la fois les contraintes liées à la production agricole et la protection de la qualité des eaux", note encore le Canton.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)