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Ukraine: La production de blé 2022-23 devrait baisser de 40%
02.06.2022 – L'Ukraine devrait voir sa production de blé baisser de 40% pour la saison 2022-23, a indiqué mercredi l'Association céréalière d'Ukraine, tandis que les exportations devraient chuter de 50%, en raison de la guerre avec la Russie.
Cette association, qui réunit producteurs et exportateurs des céréales, a indiqué tabler sur une récolte cette saison de 19,2 millions de tonnes de blé, "nettement inférieure au record" de la saison 2021-2022, où elle avait récolté 33 millions de tonnes.
"En dépit de l'occupation de territoires et de champs minés, l'Ukraine sera approvisionnée en céréales et pourra exporter une partie de la récolte", souligne cependant l'association dans un communiqué.
Avec 19 millions de tonnes, la production reste trois fois supérieure à la consommation annuelle de blé par l'Ukraine. S'ajoute à cette production les stocks de la récolte précédente, qui s'élèvent encore à 10 millions de tonnes, selon la même source.
Quant aux exportations, elles pourraient atteindre quelque 10 millions de tonnes de blé pour la saison 2022/2023, selon l'association. Pour la saison 2021/22, l'Ukraine a exporté 20 millions de tonnes, selon le rapport de WASDE (World Argicultural Supply and Demand Estimates) du ministère américain de l'Agriculture.
La récolte de maïs de la saison 2022/23 devrait atteindre 26,1 millions, contre 37,6 millions de tonnes l'an dernier (-30%), avec quelque 15 millions de tonnes pour l'exportation, selon l'association ukrainienne.
Selon WASDE, l'Ukraine a exporté 27,5 millions de tonnes de maïs en 2021/22, pour une production de 41,9 millions de tonnes.
"Ouragan de famines"
Avant le début de la guerre, l'Ukraine était le quatrième exportateur mondial de blé et de maïs.
Le conflit russo-ukrainien oppose depuis le 24 février deux superpuissances céréalières - la Russie et l'Ukraine assurent à elles deux 30% des exportations mondiales de blé. Il a provoqué une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux atteints pendant les printemps arabes de 2011 et "les émeutes de la faim" de 2008.
L'ONU craint "un ouragan de famines", essentiellement dans des pays africains qui importaient plus de la moitié de leur blé d'Ukraine ou de Russie.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)