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Un plan d'action vaudois pour accélérer la protection des sols
12.09.2024 – Vaud se dote d'un plan d'action pour protéger et valoriser ses sols afin de garantir à long terme leurs fonctions essentielles. Il a fixé huit grands objectifs stratégiques à l'horizon 2050, avec une première phase entre 2025 et 2030 reposant sur 80 actions concrètes.
"Les sols ont été trop longtemps négligés par les politiques publiques. Or deux tiers de la biodiversité se trouvent sous nos pieds", a déclaré jeudi devant les médias le conseiller d'Etat Vassilis Venizelos, en charge de l'environnement, à la gravière des Clées, entre Orbe et Vallorbe. "Il s'agit désormais d'apporter un soutien public pour valoriser nos sols", a-t-il affirmé.
"En inscrivant la question de la préservation des sols au centre des politiques publiques, le Conseil d?Etat concrétise ainsi une mesure emblématique du Plan climat vaudois afin d'accroître les capacités d'adaptation et de résilience du territoire", a-t-il souligné.
"Rendre visible leur richesse"
"Il y a un gros travail de sensibilisation et d'information à faire, notamment auprès des maîtres d'ouvrage, des constructeurs et des agriculteurs. Il faut rendre visible la richesse de nos sols", a encore ajouté le ministre écologiste.
L'utilisation actuelle des sols, leur imperméabilisation par la construction, les pollutions et leur compaction par des engins contribuent à leur dégradation, ce qui compromet les services essentiels qu'ils rendent à la société, a pour sa part rappelé en substance la ministre en charge de l'agriculture, Valérie Dittli. "Nos deux départements vont travailler en très étroite collaboration sur la mise en oeuvre de ce plan d'action", a-t-elle souligné.
Celle-ci s'accompagne d'une demande de crédit d'investissement total de six millions de francs au Grand Conseil, réparti en deux objets, l'un de 4,7 millions pour les mesures environnementales et l'autre de 1,3 million pour les mesures agricoles. Le Conseil d'Etat répond au passage à un postulat de la députée verte Alice Genoud portant sur la désimperméabilisation des sols.
Centre d'essai et fermes-pilotes
Le tout premier des huit objectifs vise à limiter la consommation des sols à l'horizon 2050. L'Etat s'engage à montrer l'exemple lors de ses projets de construction. Parmi les grands axes figurent aussi la réhabilitation des sols dégradés, la valorisation des matériaux terreux décapés sur les chantiers ainsi que l'amélioration de la qualité des sols agricoles ou forestiers, en évitant leurs compactions et l'érosion, ont détaillé les deux ministres.
Un gros effort sera également mis sur la formation et l'enseignement. Les acteurs du sol seront formés, alors que le grand public et les élèves seront sensibilisés aux enjeux et à la protection des sols.
Pour remédier à l'appauvrissement de matières organiques des surfaces cultivables, le plan d'action propose notamment de renforcer le centre d'essai de Grange-Verney à Moudon. Le Canton va ensuite créer un réseau de 50 à 100 fermes-pilotes dans un premier temps, sur la base du volontariat, afin de tester et diffuser les adaptations nécessaires aux pratiques agricoles. Un soutien financier et scientifique est justement prévu à ce titre.
Cartographier le sol
La préservation durable des sols passe par une meilleure connaissance de leur état et par une meilleure information des professionnels, ont aussi souligné M. Venizelos et Mme Dittli. Ainsi le Canton entend lancer des projets de cartographie pilotes, à même de fournir les informations pertinentes aux acteurs concernés.
Vaud anticipe ainsi la cartographie nationale des sols suisses prévue par la Confédération dès 2029. "Mieux connaître nos sous-sols, c'est aussi mieux connaître leurs qualités et leurs fonctions. Il s'agit aussi pour notre canton, de mieux constater la diversité de nos sols sur tout le territoire", ont résumé les deux membres du gouvernement vaudois.
Celui-ci prévoit, en outre, de poursuivre l'identification des sols pollués et dégradés, afin de repérer les sols dont les fonctions sont altérées mais aussi des surfaces où les matériaux terreux peuvent être réutilisés. "Environ 75% des sols ont un déficit organique. Il faut donc remettre de la matière organique, du vivant, dans nos sous-sols", a conclu M. Venizelos.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)