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Vaud va tirer le mâle reproducteur du Mont Tendre
28.11.2023 – Le canton de Vaud "exploite toute la marge de manoeuvre" de la nouvelle ordonnance fédérale liée à la régulation du loup. Son ministre de l'environnement Vassilis Venizelos l'a assuré mardi matin devant le Grand Conseil.
Une nouvelle fois pressé par des députés de droite, qui accusent le Conseil d'Etat de ne pas en faire assez, Vassilis Venizelos a affirmé qu'il n'était actuellement "pas possible d'en faire plus" au vu de la nouvelle législation.
Il a relevé avoir obtenu des clarifications de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) sur la manière de comptabiliser les meutes vaudoises. Il y en a deux "indigènes" avec celles du Mont Tendre et du Marchairuz, tandis que les meutes "transfrontalières" du Risoud et de Jougne comptent chacune pour une demi-meute.
Selon Vassilis Venizelos, les deux meutes "indigènes" ne peuvent pas être totalement éliminées, en raison du seuil minimal prévu pour la région Jura, qui va de Genève au canton d'Argovie. La meute du Risoud pourrait, elle, être totalement éradiquée, mais cela serait "complexe" car elle sévit des deux côtés de la frontière, a indiqué le ministre. Pour cette meute du Risoud, il a rappelé que le canton de Vaud avait demandé et obtenu l'autorisation de tuer deux jeunes loups.
La troisième demande de tir, validée mardi par l'OFEV, concerne le mâle géniteur de la meute du Mont Tendre. Une meute qui est à l'origine de "l'écrasante majorité des dégâts" commis ces derniers mois sur sol vaudois, a rappelé Vassilis Venizelos. Il a toutefois prévenu que ce tir nocturne sera "technique et délicat" avec un risque d'erreur.
Résolution acceptée
Les explications du conseiller d'Etat n'ont pas convaincu la majorité du Grand Conseil. Celle-ci a soutenu mardi une résolution, à savoir un vœu adressé au gouvernement, pour que celui-ci en fasse davantage pour réguler le loup. L'auteur du texte, Loïc Bardet (PLR), a notamment jugé que les efforts vaudois étaient "insuffisants" au vu de la nouvelle législation fédérale.
Plusieurs autres députés de droite ont enchaîné en affirmant que la situation n'était "plus sous contrôle" dans le canton et donnait lieu à des "massacres" au sein des troupeaux. La demande d'un seul tir pour la meute du Mont Tendre constitue "un affront et un manque de respect pour les agriculteurs", a critiqué Sylvain Freymond (UDC). Il faut "des mesures plus drastiques et qui ne relèvent plus de l'homéopathie", a renchéri Pierre-François Mottier (PLR).
A gauche, plusieurs députés ont rétorqué que les mesures de protection des troupeaux commençaient à porter leurs fruits et qu'il ne fallait pas agir dans la précipitation. Ils ont dit ne pas s'opposer aux tirs, pour autant qu'ils soient nécessaires. "La politique de la gâchette facile risque de déstructurer des meutes, augmenter le nombre de loups isolés et donc du nombre d'attaques", a estimé Alberto Mocchi (Vert-e-s).
"Une meute implantée est moins dangereuse qu'une meute décimée. Il faut de la régulation, mais seulement sur des loups solitaires et qui causent des dégâts", a ajouté Denis Corboz (PS).
Au final, la résolution de la droite a été acceptée par 68 députés, tandis qu'ils ont été 59 à la refuser et 12 (essentiellement des Vert'libéraux) à s'abstenir.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)