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Cinq ambassadeurs de la diversité paysanne en Suisse romande
« Notre recette pour durer ? Des économies de CO2 »
Anne-Frédérique et Bruno Jordi ainsi que leurs deux enfants sont installés à Treytorrens, dans le canton de Vaud. Le district de la Broye-Vully offre un panorama enchanteur sur les Préalpes fribourgeoises. Un point de vue idéal, également, pour les poules du domaine. Elles se baladent en effet sur une grande surface, grâce à un poulailler mobile autonome énergétiquement car alimenté par des panneaux solaires. « Nous avons décidé de faire de la vente directe, et cette idée de poulailler mobile nous plaisait bien, relate Bruno Jordi. De plus, il s’agissait d’un investissement raisonnable par rapport à la construction d’une plus grande bâtisse fixe. » Toutes les deux semaines, l’installation est donc déplacée, offrant aux poules une herbe fraîche et un espace extérieur de grande taille, soit la garantie d’œufs de très bonne qualité.
De son côté, Anne-Frédérique Jordi s’occupe de la préparation de pains vendus directement à la ferme. « Un four vieux d’une centaine d’années était présent dans notre ferme, explique-t-elle. Nous avons décidé de le réinstaller dans notre maison d’habitation. » Ces pains, mais aussi les œufs du poulailler mobile et d’autres produits sont ainsi disponibles à l’achat dans un espace accessible en libre-service portant le nom de « Ô Couleurs de la Vie ».
https://www.agriculture.ch/deine-bauern/famille-jordi/
« Je n’ai jamais fait le tour du monde. Mes herbes, oui. »
Magaly Jacquemettaz se plaît dans ses champs d’herbes aromatiques et médicinales situés sur les hauts de Sembrancher en Valais, dans la vallée menant au col du Grand-Saint-Bernard. Travaillant pour la coopérative Valplantes qui fournit notamment les herbes à la marque Ricola, elle imagine que ses productions voyagent beaucoup plus qu’elle, à travers les célèbres bonbons distribués tout autour du globe. « Moi qui n’aime pas voyager, je suis contente que mes plantes puissent le faire à travers ces bonbons », rigole-t-elle.
Magaly Jacquemettaz aime cette diversité caractéristique de la culture d’herbes aromatiques et médicinales. « On cultives environ une trentaine de plantes à la Coopérative, explique la paysanne. De la menthe, de l’hysope, de la sauge, de la marjolaine, du romarin, sans oublier les plantes pour les cosmétiques comme les fameux edelweiss. » Mais le métier est également rude. « Nous avons le droit à 1% de mauvaise herbe, alors autant dire qu’il n’en faut pas », relate-t-elle. Les champs doivent donc être méticuleusement désherbés, ce qui leur donne un aspect propre, avec des plates-bandes tirées bien droites. La rigueur du métier participe ainsi à la beauté du paysage de cette vallée alpine.
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« Des produits frais en direct de la ferme? Oui, 24 h/24. »
Comme beaucoup d’agriculteurs, Laurent Nicod, basé à Vulliens dans le canton de Vaud, souffre d’un prix du lait trop bas. L’occasion était donc belle de vendre directement sa production lorsque le boulanger pour lequel travaillait sa femme Françoise proposa de changer ses recettes et d’utiliser directement leur lait frais. Ce fut comme un déclic et le couple commença à réfléchir comment vendre directement cette production. C’est ainsi qu’est née « La Cahute », une petite cabane dans laquelle les clients peuvent acheter « en direct » du lait en bouteille, mais aussi d’autres produits comme des biscuits, de l’huile de colza, des fruits de leur verger, de la viande et de la charcuterie
Suivant les conseils de ses enfants, le couple a également décidé de lancer un financement participatif afin de se munir d’un distributeur de lait automatisé.
Ce changement de mode de distribution vers de la vente directe fut aussi l’occasion pour Laurent Nicod de moderniser sa méthode de traite. Il a ainsi décidé d’arrêter la traite au pot, devenue pénible pour ses hanches, pour la remplacer par une traite automatisée lui permettant d’augmenter la cadence de 15 à 85 vaches par heure. Pour ce faire, l’agriculteur a regroupé cette activité de traite avec deux autres collègues, tout en gardant ses propres vaches. Le travail est désormais géré selon un tournus établi par les trois agriculteurs. « Avec le recul, je pense que j’ai pris la bonne décision, déclare-t-il. J’ai plus de temps libre, que ce soit pour moi ou pour le reste du travail à la ferme. » Par petits pas, en s’orientant vers la modernité et la proximité, la famille Nicod a donc trouvé son chemi
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« Nous nous occupons bien de notre Charlotte. Et aussi de nos autres variétés. »
Stefanie Schafer et Nicolas Seiler s’occupent du domaine agricole du Château des Bois, à Satigny dans la campagne genevoise. Ils se sont spécialisés dans la pomme de terre nouvelle plantée tôt dans l’année. « Cette spécialité demande beaucoup de travail, relate l’agriculteur, car les champs doivent être recouverts pour protéger les plants contre le gel, mais aussi favoriser la croissance au printemps quand les températures ne sont pas assez élevées.» Ce dur labeur est récompensé par la fierté de retrouver leurs productions en magasins : « Nos enfants sont toujours très heureux quand je leur montre un paquet de pommes de terres vendues en grande surface et qui provient de notre domaine », confirme Stefanie Schafer.
Mais le couple ne produit pas que de la pomme de terre. L’exploitation mixte élève également des vaches allaitantes, fait pousser des grandes cultures, cultive des légumes et de la vigne et propose de la viande de bœuf. « Pour nous, c’est très important d’avoir une agriculture diversifiée, soutient Nicolas Seiler. Cela permet d’avoir une biodiversité sur l’exploitation. Nos terres profitent ainsi de l’engrais de ferme fourni par le bétail, par exemple. » Cette diversification représente aussi une assurance financière, au cas où l’une ou l’autre des activités agricoles fonctionnerait moins bien d’une année à l’autre.
https://www.agriculture.ch/deine-bauern/nicolas-seiler-et-stefanie-schafer/
« Des horaires fixes? A 3 heures du matin, j’ai aidé une vache à vêler. »
Loïc et Jana Niederhauser sont domiciliés à La Tanne dans le Jura bernois. C’est suite au décès de son père en 2014 que Loïc a repris le domaine familial situé dans cette région de moyenne montagne. Les deux jeunes, de respectivement 29 et 24 ans, vivent avec leur temps. Ils partagent régulièrement sur les réseaux sociaux des photos de leurs champs et de leur bétail. Ainsi, le 30 mars dernier, Loïc exhibait fièrement les résultats de ses vaches au concours organisé par la Fédération bernoise d'élevage de la race Brune.
Les Niederhauser possèdent également 6’500 poules, élevées en plein air, qui produisent des œufs vendus à la Migros, mais aussi 40 vaches laitières et des dindes d’élevage. Issu de la troisième génération de fermiers, le Bernois propose une agriculture d’une très grande diversité, en vendant également des produits en vente directe (lait, yogourts, miel, œufs ou viande), mais aussi en misant sur l’agritourisme. Les visiteurs peuvent en effet dormir sur la paille ou dans un appartement via le programme Vacances à la ferme.
https://www.agriculture.ch/deine-bauern/loic-et-jana-niederhauser/
AGIR
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