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Prométerre défend le principe d’une agriculture nourricière et durable
Quels événements ont spécialement marqué l’année agricole 2018 dans votre canton ?
Sur le plan politique, c’est inévitablement la consultation de la future PA 22+ que je mentionnerai. Nous avons constaté avec satisfaction que la protection douanière a été découplée de la PA 22+ et surtout que le gouvernement a annoncé la volonté de stabiliser le budget agricole de la période 2022-2025. Par contre, sa volonté affichée de faire un important brassage des paiements directs nous inquiète. Cela va à l’encontre de la stabilité des législations agricoles et est contraire à la simplification administrative. Nous suivrons ce dossier de très près et proposerons des amendements à chaque étape de son évolution.
Au niveau technique, la recherche et la vulgarisation de nouvelles techniques agricoles permettent aux professionnels de la terre de diminuer l’utilisation de produits de protection des plantes et des antibiotiques dans le but de préserver les ressources, l’environnement et surtout de produire toujours autant de denrées alimentaires. Pour ce faire nous avons organisé durant la période de végétation quatre journées techniques qui ont réuni à chaque fois plus de 600 professionnels. Ces évolutions techniques permettront à terme de répondre tout ou partiellement aux changements climatiques.
Quels sont les thèmes principaux à l’agenda 2019, au niveau cantonal ?
Indéniablement la précampagne contre les initiatives « Eau propre » et « Future 3.0 » qui seront probablement votées en mai 2020. Durant cette période, nous voulons informer les consommateurs sur les activités de l’agriculture moderne, faire découvrir les nouvelles pratiques de conservation des sols, mettre en valeur les mesures mises en place pour réduire les produits de protection des plantes et les mesures appliquées pour réduire l’utilisation d’antibiotiques pour les animaux. Montrer aussi que la durabilité en agriculture n’est pas une équation qui se décline verbalement, mais que de nombreuses actions se concrétisent sur le terrain. Nous estimons que l’enjeu est tel que nous avons fait le choix de renforcer notre équipe de communication.
Au niveau social, nous avons pour but de détecter d’éventuels doublons ou des lacunes de couverture et également vérifier que le conjoint bénéficie d’une couverture sociale adaptée à ses besoins. Les situations familiales pouvant évoluer rapidement, nous recommandons de faire appel à nos conseillers tous les trois ans, pour procéder à la nécessaire analyse du portefeuille d’assurances. En la matière, nous allons aussi renforcer la communication pour rappeler aux chefs d’exploitation que Prométerre offre une palette complète d’assurances permettant à la famille paysanne de se prémunir contre les risques de vieillesse, de maladie, d’accident, d’invalidité et de décès, ainsi que de bénéficier d’allocations familiales professionnelles et privées.
Quelles sont les principales revendications et/ou inquiétudes des agriculteurs de votre canton ?
Ce sont certains groupuscules de citoyens à l’origine d’incivilités contre l’agriculture et de nombreuses publications critiques qui dénoncent les pratiques agricoles. Ces invectives, souvent démesurées, angoissent les agriculteurs qui se sentent en faute et criminalisés. Pourtant nous travaillons selon les règles définies (imposées) par l’Office fédéral de l’agriculture et utilisons des produits homologués qui sont contrôlés régulièrement. Mais rien ne semble apaiser les détracteurs, qui oublient que les agriculteurs sont à l’origine de leur alimentation.
Comment se positionne votre Chambre d’agriculture par rapport à l’actualité agricole nationale et internationale?
Au niveau national, nous avons une bonne collaboration avec l’Union suisse des paysans. Nous pratiquons les mêmes métiers de Genève à Romanshorn et cela ne génère pas de différence technique. Par contre, des différences subsistent en terme de temps de travail et de rémunération des collaborateurs entre les diverses régions du pays. Ces différences génèrent une concurrence qui peut être importante, particulièrement pour les cultures spéciales.
En termes d’actualité internationale, nous avons un œil observateur, mais nous travaillons au mieux avec les règles de chez nous.
Quel message votre Chambre souhaite-elle particulièrement faire passer en 2019 ?
L’agriculture doit raconter son métier à la population, mettre en pratique les innovations et persévérer dans ses activités nourricières et durables.
Propos de Claude Baehler, président de Prométerre, recueillis en avril 2019 par AGIR
Lire également le communiqué de presse de Prométerre:
https://www.agirinfo.com/medias/communiques-des-organisations/tx_news/lagriculture-assume-sa-part-de-responsabilites/