Chez Valentin Chappuis, les cochons sont élevés dans une porcherie dite froide. Autrement dit, sans chauffage durant l’hiver. En revanche, ses animaux, qui ont libre accès sur l’extérieur, disposent, à l’intérieur, d’une épaisse litière de paille qui leur permet de s’enfouir quand il fait froid, tout en jouant avec les brindilles. Ils prennent également leur temps pour croître. Mais cela, c’est dû avant tout à l’alimentation qu’ils reçoivent.

Equilibre trouvé

Agriculteur à Lussery-Villars, dans le Gros-de-Vaud, Valentin Chappuis a repris le domaine familial l’année dernière et il a fait le choix de nourrir exclusivement ses cochons avec les cultures produites sur l’exploitation sur une surface de 55 hectares. « L’idée m’est venue suite à une étude consacrée à l’alimentation locale réalisée par le Service de l’Agriculture du canton de Vaud, explique-t-il. J’ai essayé d’appliquer le résultat de ces recherches à mon niveau. Ce qui était un peu compliqué, c’était de trouver l’équilibre pour avoir une alimentation qui corresponde aux besoins des cochons. Mais ça fonctionne bien. Et j’en suis très fier ! »

Aujourd’hui, les 1800 porcs que Valentin Chappuis élève annuellement sont donc essentiellement nourris avec du blé fourrager, de l’orge, des pois protéagineux et du tourteau de colza. Autrement dit, sans protéines de soja importées, sans protéines de patates ou brisures de riz.

Nourriture à volonté

Cette alimentation est distribuée sous forme sèche et à volonté. « Ainsi, les cochons peuvent manger à leur guise, quand ils le souhaitent. Cela évite le stress », explique le jeune éleveur. Par ailleurs, cette alimentation étant moins riche que d’autres en protéines, les animaux vont croître moins vite. Ce qui se reflète fortement au niveau de la viande. « Il y aura un meilleur persillage, ce sera plus goûtu, explique encore Valentin Chappuis. On a des clients qui aiment à nouveau manger de la viande de porc, car justement elle a un goût de porc moins prononcé. »

Pascale Bieri/AGIR