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Conférence de presse de l’USP à Ferenbalm (BE)
« Nous
préconisons le maintien d’une agriculture pratiquée à titre principal,
productrice et diversifiée, constituée d’exploitations familiales qui assument
des tâches multifonctionnelles». Chiffres, graphiques et autres observations
tirés du « Rapport de situation 2009 » ont permis d’étayer le
discours du président. La notion de diversité a notamment été illustrée par un
graphe sur lequel les cantons sont représentés par des points symbolisant le
nombre de têtes de bétail par hectare ; en ordonnée, le nombre
d’exploitations à titre principal et en abscisse, la surface par exploitation.
Tout en bas à gauche, le Valais affiche une moyenne de 0,8 pour le bétail, 42%
pour l’exploitation et 9 ha
pour la surface. Tout à l’opposé, le Jura montre respectivement 1,0
herbivore/ha, 87% et 37 ha.
Côté productivité, la Suisse,
avec une création de valeur à hauteur de 6’000 euros l’hectare, se place en
tête des régions européennes.
Comparaison avec raison
A
titre de comparaison, Jacques Bourgeois précise que les agriculteurs français
de l’Eure-et-Loir ne dégagent que 1’200 euros par ha. Le directeur de l’USP
s’est aussi intéressé aux surfaces agricoles utiles. Avec 62 ha au Danemark et 104 ha dans l’Eure-et-Loir,
on a vite compris que la surface moyenne des fermes européennes dépasse de
beaucoup celle de la Suisse
(= 19 ha).
Ces grands domaines utilisent par ailleurs moins de main-d’œuvre que chez nous.
Pour 10 ha,
le paysan suisse a besoin de 1,63 travailleur contre 0,31 au Danemark et 0,16
dans l’Eure-et-Loir. Comme les salaires coûtent plus cher en Suisse, tout comme
le terrain, les assurances, les intrants, le matériel et les machines, il en
résulte une plus grande difficulté à obtenir un revenu correct.
Scenarii et
objectifs
S’essayant
à un peu de futurologie, le directeur de l’USP prévoit trois cas de figure pour
l’avenir de l’agriculture suisse. Le premier – «L’agriculture à temps partiel»
- se base sur l’agriculture de l’Autriche et du Bade-Wurtemberg. Le revenu
principal proviendrait d’un emploi en dehors de l’exploitation ou d’activités para-agricoles
telles agrotourisme, vente directe, production énergétique et autre. Le
deuxième cas – « Croissance » - est calqué sur les types
d’exploitation du Danemark et de l’Eure-et-Loir : de grandes exploitations
spécialisées dans une seule filière, capables de produire au meilleur prix.
Troisième cas – « Statu quo » - place l’agriculture sous le signe de
la multifonctionnalité, de la diversité avec respect pour la nature et pour
l’animal.
Cette dernière formule, ancrée sur les principes de souveraineté
alimentaire et de swissness, correspond aux objectifs de l’USP. Elle a son
prix. Il devra être assumé par les consommateurs et par la Confédérationvia des instruments politiques adaptés.